Magazine Surface Vol. 41 No 3

VOL. 41 NO 3 8 Même si nous n’avons pas connu l’été le plus chaud depuis le début de l’ère industrielle, il est indéniable que le réchauffement de la planète est un scénario irréversible. Résultats de cette hausse continue de la température terrestre : la nature se déchaîne de plus en plus souvent. L’Europe s’est enflammée avec plus d’un million d’hectares de forêts brûlés qui ont fait au moins 20 morts et obligé le déplacement de 80 000 personnes. Dans l’Ouest canadien, 2025 a été la deuxième pire saison en termes de superficie brûlée avec 6,6 millions d’hectares envolés en fumée. Il y a eu aussi d’immenses feux de forêt dans les Prairies canadiennes, ce qui a provoqué une détérioration marquée de la qualité de l’air au Québec. Au début du mois de juin, une épaisse couche de fumée provenant des feux des Prairies enveloppe le sud du Québec, y compris Montréal, Gatineau et Québec. Ces jours-là, Montréal s’est classée parmi les pires villes au monde pour la qualité de l’air selon IQAir. Le 26 juillet, la métropole du Québec enregistre la pire qualité de l’air au monde. ON MANQUE D’EAU MALGRÉ LES ÉPISODES DE PLUIES TORRENTIELLES Les scientifiques nous confirment que les « événements de type centennaux » se produisent désormais beaucoup plus souvent. Autrement dit, des tragédies autrefois très rares sont devenues monnaie courante à cause des chaleurs accrues et d’une atmosphère plus humide. Exemple : neuf tempêtes centennales ont touché la Caroline du Nord depuis 1999. Les données de la NASA montrent que les inondations et sécheresses sont aujourd’hui deux fois plus fréquentes et intenses par rapport à la période 2003–2020, un signal d’alerte clair au sujet de l’impact climatique sur l’hydrologie mondiale. Au Canada, le gouvernement fédéral a alloué 6,8 millions de dollars à 20 projets sur le territoire pour renforcer la cartographie des zones inondables, améliorer les modèles de risque et intégrer les savoirs autochtones dans la planification. Au Québec, plus de 3,6 millions de dollars sont dédiés à des projets d’adaptation incluant la création de scénarios de climat futur, d’outils d’anticipation et de réseaux de partage de connaissances. Des experts soulignent que l’urbanisation croissante, le climat changeant, et les sols imperméables (dans les milieux urbains denses comme Montréal ou Toronto) rendent les infrastructures actuelles vulnérables aux inondations subites. Cela appelle à des investissements massifs et rapides pour renforcer les systèmes hydriques, comme les égouts pluviaux. Il ne suffit plus d’activer le système d’alarme, il faut agir au plus sacrant. Nous vous présentons, dans ce numéro, un dossier sur des solutions concrètes pour contrer les effets pervers des îlots de chaleur des grandes villes comme Montréal. Ce dossier a été mené par Yves Rivard. Je vous invite à le lire des pages 10 à 15. C’est très rafraîchissant. Je vous invite aussi à lire René Laprise, un nouveau chroniqueur, qui déclare que l’intelligence artificielle ne prend jamais de pause-café. A-t-il raison? Voyez comment en page 34. Bonne lecture, Marcel Soucy Éditeur UN ÉTÉ TROP CHAUD MOT DE L’ÉDITEUR

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