VOL. 41 NO 2 54 VOL. 41 NO 2 55 DÉCÈS J’aimerais vous remercier du plus profond de mon cœur pour votre présence aujourd’hui et votre soutien en ces moments difficiles. C’est avec un diplôme en soudure qu’il termina ses études secondaires et obtint son premier emploi comme soudeur où il à travaillé à la construction de la passerelle qui enjambe la rivière Yamaska. Toutefois, après être tombé à l’eau à quelques reprises, il décide que ce métier n’est pas pour lui. Sa carrière en vente débute en 1959 comme représentant d’accessoires électriques à la Southern Canada Power, un poste qui le fit connaître et lui ouvrit des portes auprès des fournisseurs. C’est en 1963 qu’il fonde Ameublement Roger Sorel. Dans les années qui suivirent, le tapis prit le dessus sur le meuble. Il décide alors de laisser la division du meuble à son bon employé Denis Riel, qui s’occupait déjà de cette division avec succès. Pendant ce temps, Coronet commence sa production de tapis, papa développe sa relation avec les dirigeants et obtient la distribution des toutes premières verges vendues au Québec. Roger Sorel Tapis devient une entreprise incorporée en 1968. C’est ainsi qu’à partir du début des années 1970, l’entreprise prend son envol. Au cours des années suivantes, il y a eu l’ouverture du bureau de Québec, un peu plus tard l’acquisition d’un compétiteur à Montréal, déménagement de l’entreprise à Montréal ainsi que la construction de nouveaux bureaux et entrepôts à Ville d’Anjou. De belles années s’ensuivent jusqu’à la récession et la crise économique du début des années 1990. Malheureusement, en 1995, c’est la fin, l’entreprise ne réussit pas à passer à travers de cette crise. Ce fut une immense perte pour notre famille, mais tout particulièrement pour lui. La semaine dernière, j’ai eu la chance de parler avec Denis Riel en direct de Dubai et ses mots à l’égard de mon père ont été les suivants : « Roger était un homme droit et foncièrement honnête. Un visionnaire incroyable comme il s’en faisait peu à cette époque de grande noirceur au Québec. Il s’est démarqué par ses qualités humaines et sa personnalité attachante. La plus grande force de Roger était la qualité de ses relations avec les autres, il était un maître des relations publiques et ça lui ouvrait des portes. Roger était un homme généreux avec une grandeur d’âme comme il s’en fait peu. » Une phrase décrit bien la personnalité de mon père; plus jeune quand je lui demandais conseil, il me disait ceci : « Tu t’assoies devant ton client, tu le regardes dans les yeux et tu lui dis, « Qu’est-ce qu’on peut faire ensemble? » Ensemble, pas combien tu vas m’acheter de tapis cette année, mais comment on peut s’aider à grandir ensemble. » Et voilà, en quelques mots, l’homme qu’il était et comment il a fait grandir son entreprise. Mon père était un homme doux et aimant. Malgré son horaire très chargé, il était présent pour nous avec une sensibilité qui ne cherchait qu’à rendre les autres heureux autour de lui. Je crois que c’est pour cette raison qu’il a transformé son chalet du Nouveau-Brunswick en pourvoirie. Être dans la nature six mois HOMMAGE À ROGER SOREL : ALLOCUTION PRONONCÉE À L’OCCASION DES FUNÉRAILLES DE M. ROGER SOREL PAR SA FILLE GUYLAINE par année et avoir le plaisir de recevoir les gens, des Français de France en particulier, et de les voir repartir heureux et emballés de leur séjour était pour lui un immense plaisir. Avec maman à ses cotés pour voir à ce que tout soit parfait. Elle donnait ses ordres au personnel comme le petit général qu’elle a toujours été. Maman aimait l’ordre et la propreté, le raffinement dans tout ce qu’elle faisait et l’entourait, l’art de la table n’avait plus de secret pour elle après toutes ces années à recevoir des clients et autres gens importants à la maison dans les débuts de l’entreprise. Je me souviens de la voir passer de longues heures dans ses livres de recettes et comment elle travaillait fort pour impressionner les clients avec sa délicieuse cuisine et ses petites attentions particulières. Papa était tellement fier et a toujours dit qu’une des raisons du succès de sa pourvoirie était la cuisine de Carmen et son apport dans l’aventure. Lui, la tête toujours pleine d’idées nouvelles et, elle, super organisée, capable de les exécuter. Ils formaient une équipe. Ils étaient deux êtres bien différents, mais ne dit-on pas que les contraires s’attirent? Maman, tu as toujours été présente avec tes bons conseils quand j’avais besoin d’aide avec un projet. À Maxime et moi, tu as enseigné le respect, les bonnes manières et de solides valeurs morales. Ces valeurs ont fait de nous les personnes que nous sommes aujourd’hui et nous t’en remercions. Papa, on pourrait parler pendant des heures de ta carrière, de tes accomplissements, et de tous les gens que tu as touchés au cours de ta vie d’une façon ou d’une autre par ta bonté et ta grandeur d’âme. Je suis certaine que ce petit garçon en fauteuil roulant au Nouveau-Brunswick que tu connaissais à peine et à qui tu as acheté son tout premier fauteuil roulant électrique tellement tu trouvais qu’il faisait pitié, se souvient encore de toi. Et cela sans oublier tous les commerçants que tu as aidés financièrement et qui ont passé au travers grâce à toi. Les petits enfants pauvres sur les plages du Mexique que tu aimais tellement jusqu’à vouloir en adopter un. Allez, tu peux partir la tête haute : tu as été un père et un être humain fantastique. Merci d’avoir toujours été là pour moi. Prenez bien soin l’un de l’autre là-haut jusqu’à qu’on se retrouvent. Ce repos dans la sérénité, vous le mérité tous les deux. Guylaine Sorel, fille de Roger Sorel Quand quelqu’un me demande ce que je retiens de Roger Sorel, je réponds sans hésitation : honnêteté, franchise et surtout la volonté que les autres progressent à ses côtés. M. Sorel a été le premier à me donner une chance comme représentant dans le couvre-plancher. Il m’appelait son « p’tit hosler », et tout ça grâce à lui. Quand il m’a engagé, la directrice des ventes de l’époque à Québec n’était pas tout à fait contente. Mais M. Sorel croyait en moi et il est venu faire ma formation pendant deux semaines, en me présentant aux clients un à un, et surtout, en me donnant ses petits trucs pour devenir un bon représentant. Il me disait : « Écoute, regarde et apporte quelque chose positif au clien — une offre, un sourire, une écoute attentive — et ensuite présente-lui tes produits. Que ce soit un petit, un moyen ou un gros client, traite les tous de la même façon : ils sont tous importants. » M. Sorel aimait les gens et surtout, il aimait voir les autres réussir. C’est ce qu’il m’a transmis et je lui en ai toujours été reconnaissant. Je suis fier d’avoir fait partie de l’équipe de Distributions Roger Sorel et je suis surtout fier d’être resté en contact avec M. Sorel. Que ce soit en l’invitant dans des soirées que j’organisais à l’époque de Tarkett ou en allant le visiter à quelques occasions à sa magnifique pourvoirie, j’aimais être en sa compagnie tout en essayant de lui remettre ce qu’il avait fait pour moi. Il a été important dans ma carrière et j’en garde un magnifique souvenir. Il y a plusieurs clients qui ont été témoins de sa grande générosité et qui pourraient en témoigner, j’en suis persuadé. Le départ de l’un des pionniers de notre industrie laissera un grand vide, mais surtout des souvenirs inoubliables. Merci M Sorel, vous resterez dans mes plus beaux souvenirs dans le couvre- plancher. Salut Roger, et surtout mille mercis. Ronald Rochon, Président de Mégasol
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