VOL. 40 NO 2 56 VOL. 40 NO 2 57 CHRONIQUE SIKA PIERRE HÉBERT OCCUPE LE POSTE DE DIRECTEUR DE MARCHÉ CHEZ SIKA. IL EST RECONNU POUR SON ENTHOUSIASME EN RAISON DE SON ENGAGEMENT DANS DE NOMBREUSES ASSOCIATIONS DONT L’INTERNATIONAL CONCRETE REPAIR INSTITUTE (ICRI), L’ASSOCIATION CANADIENNE DE TERRAZZO, TUILE ET MARBRE (ACTTM), LA SECTION DE MONTRÉAL DE DEVIS CONSTRUCTION CANADA (DCC) ET LA SECTION DU QUÉBEC ET DE L’EST DE L’ONTARIO DE L’AMERICAN CONCRETE INSTITUTE (ACI). IL TRAVAILLE AUSSI AU SEIN DE PLUSIEURS COMITÉS TECHNIQUES UN PEU PARTOUT EN AMÉRIQUE DU NORD. La pratique du graffiti peut être motivée par diverses raisons : communiquer un message politique, militant ou critique, transmettre des informations, dénoncer ou attaquer, détourner sur un mode humoristique, l’expression de sentiments, ou une pratique d’ordre esthétique. Quoi qu’il en soit, les graffitis sont considérés comme des actes de vandalisme lorsqu’ils sont réalisés sans consentement ou autorisation légale sur un lieu public ou privé. D’où vient le phénomène des graffitis? Certains s’accordent à dire que cette forme d’art urbain, reposant notamment sur l’utilisation des bombes aérosol, a véritablement démarré dans les années 1960 aux États-Unis. Le premier mouvement s’apparentant à de l’art urbain est le « Graffiti writing » lancé par deux artistes de Philadelphie, signant leurs œuvres sous les pseudonymes de Cornbread et Cool Earl. Planches à roulettes, hip-hop et graffitis coexistent depuis les années 1970-80, à tel point qu’il est difficile de les dissocier. Aujourd’hui, de nombreux planchodromes sont des lieux où l’on peut s’exprimer librement avec des graffitis et où personne n’ira se plaindre de vandalisme. L’IMPACT DES GRAFFITIS DANS NOS VILLES Le graffiti « hip-hop », ou « tag » représente plus de 85 % des graffitis. Il se donne souvent des ambitions esthétiques, mais constitue en même temps une forme de langage secret, destiné à n’être compris que par une population limitée, ce qui ne va pas sans irriter le public, qui perçoit bien qu’on lui impose la vue d’images qui ne lui sont pas destinées. Le tag a effectivement sa culture propre. Chaque « tagueur » a un pseudonyme et une signature (blaze) qu’il utilise pour revendiquer des œuvres ambitieuses, mais aussi (plus couramment, car c’est plus facile) pour signaler sa présence dans un lieu et se faire connaître, transformant la ville en une sorte de jeu de piste et de stratégie géant. Le but du tag est apparemment difficile à expliquer. Il s’agit de la forme de graffiti qui déclenche le plus de controverses, notamment du fait de l’ampleur du phénomène, mais aussi, sans doute, du fait qu’il est l’expression d’une culture bien définie. Pour une majorité de citadins, qui sont les premiers concernés par cette forme d’art qui s’exerce surtout en ville (et que certains taggueurs considèrent comme de la « réappropriation » du mobilier urbain), le tag est avant tout du vandalisme dont le but est la destruction. Pour d’autres, le graffiti est un art de vivre, un loisir qu’ils pratiquent dans des terrains légaux. Les graffitis sont souvent perçus comme une dégradation de la communauté, une pollution visuelle ou une preuve de la rupture sociale. Pour certains artistes, cet art de la rue est un art en perpétuel mouvement, dynamique et spontané. De leur côté, les citoyens poussent les autorités publiques à prendre des mesures en réaction à ces méfaits. En effet, il n’est pas rare de voir que des services de nettoyage sont mis en place, et de nouvelles lois sont passées contre le fait de laisser des inscriptions, des signes, des gravures ou des dessins sans autorisation. Avant de s’engager sur la voie de la répression
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