VOL. 40 NO 2 42 VOL. 40 NO 2 43 août dernier, et puis ensuite, plus rien. Je téléphone à tous les magasins de céramique de la région pour leur faire part de ma disponibilité, on me dit qu’on va m’appeler, mais rien ne bouge. Je sais que la situation dans cette région est au plus bas, à l’instar d’autres zones touchées par le nombre réduit de constructions neuves. Je sais aussi que les entrepreneurs généraux achètent directement des magasins, qui leur assigne leurs équipes. C’est ma réalité actuelle. Quelle raison peut l’expliquer? » Difficile de savoir, au point où Mme Collinet prépare actuellement son déménagement sur la Rive-Sud de Montréal, question d’être plus près des chantiers actifs et à venir. Cela dit, la carreleuse confirme n’avoir connu qu’un seul épisode fâcheux sur un chantier. « Un homme avait tenu des propos sexistes et à connotation sexuelle. Mon employeur d’alors a rapidement rencontré le travailleur, l’a vertement réprimandé, et a bien pris soin de venir me voir et de m’inviter à lui communiquer toute autre action déplacée. Sinon, je n’ai jamais eu d’autres problèmes, je n’ai jamais senti que je n’étais pas à ma place. Toutefois, je suis d’avis que l’attitude de la professionnelle y joue pour beaucoup. Je considère toujours ce métier comme formidable », conclut Carole Collinet. MAUDE HUDON : SÉQUESTRATION, EXHIBITION ET AGRESSION À CARACTÈRE SEXUEL SUR UN CHANTIER Fière représentante de la relève, Maude Hudon, 22 ans, ne s’en laisse pas imposer. Même lorsqu’un sombre personnage, pourtant son compagnon attitré, décide un jour de fermer la porte d’une salle de bain sur un chantier pour l’empêcher de partir, question de pouvoir lui exhiber son organe sexuel et de la contraindre à le toucher. Vous avez bien lu. Heureusement, celle-ci réussit à sortir de l’endroit sans autre traumatisme. Elle démissionne sur le champ. « La profession est syndiquée, mais lorsqu’on fait part de tels actes, on se fait souvent dire que si l’on parle, personne ne voudra ensuite nous embaucher. Ce genre de chantage existe encore », souligne celle-ci. D’une certaine manière, des événements antérieurs l’avaient préparée à de tels dérapages : commentaires sexistes, harcèlement sexuel et psychologique. « Dès ma formation pour l’obtention du DEP en charpenterie-menuiserie, j’ai connu des commentaires négatifs. Je suis toute petite, je porte des bottes rouges, j’ai l’air d’avoir 15 ans. Même certains profs me disaient : « Tu vas avoir de la misère sur les chantiers », « Lâche le maquillage », « Tu seras jamais capable physiquement ». J’ai lâché le cours, car je revenais en larmes le soir. » Sûre de son destin professionnel, Maude Hudon décide alors de s’inscrire à la formation en carrelage. « C’était pendant la pandémie. J’étais la seule femme, la seule jeune. Les autres étaient tous des hommes de 40 ans et plus. Il y avait des petites blagues à mon égard, mais c’était beacoup mieux comme ambiance », admet cette dernière. Une fois diplômée et active sur les chantiers, la jeune femme dit en avoir vu de toutes les couleurs. « Tout allait bien avec la première compagnie pour laquelle j’ai travaillé jusqu’au jour où la direction a recruté un compagnon pour moi. Visiblement, on voulait me tester puisqu’on me faisait exclusivement transporter de gros équipements, de gros matériaux sur les étages. Mais ça ne m’a pas empêchée de faire mon travail. » Selon elle, le harcèlement sexuel est toujours d’actualité sur les chantiers. « Souvent des vieux de la vieille, des hommes d’une autre époque, qui croient vous séduire en vous dénigrant avec des phrases telles que : « Je ne sais pas ce que je te ferais », « T’es pas mal cute », etc. » Fait à souligner : certaines femmes, d’un certain âge, seraient aussi à pointer du doigt en matière de harcèlement psychologique. « On sent beaucoup de pression, on reçoit beaucoup de commentaires négatifs de femmes plus âgées, comme s’il y avait de la frustration, de la jalousie. Ont-elles peur qu’on les remplace? », demande à juste titre la jeune femme. Heureusement, après plusieurs faux départs, Maude Hudon dit avoir trouvé une entreprise sérieuse et professionnelle, qui lui permet de se concentrer davantage sur les tâches à exécuter. ALYSON LAPOINTE : « UNE EXPÉRIENCE EXTRAORDINAIRE » « Je dois mon changement d’orientation professionnelle au printemps érable, survenu en 2012. Alors que je suivais les cours préalables au programme de thanatologie offert au Collège de Rosemont, la grève et les manifestations ont débuté, et je ne suis jamais retournée », raconte celle qui travaille depuis maintenant 10 ans en tuyauterie et plomberie. « Lorsque j’ai compris que le mouvement massif de grève durerait un certain temps, et que je désirais faire quelque chose de mon temps, je me suis ouverte aux possibilités. Puis, un jour, alors que j’étais avec un groupe d’amis, j’ai entrepris de réparer une toilette en panne puisque tous les regards se sont tournés vers moi », spécifie cette dernière, qui ajoute du même souffle n’avoir utilisé qu’une épingle à cheveux pour s’acquitter de cette tâche. À la suite de cette prestation de service impromptue et réussie, Mme Lapointe décide de s’inscrire à un DEP en plomberie et chauffage lors de la reprise des classes. Deux ans plus tard, la voilà prête à intégrer le milieu de la construction. MSI SURFACES S’OCCUPE DE VOTRE EXTÉRIEUR Montréal et les environs Luc Lepage : 514 248-5880 Sylvie St-Laurent : 438 454-6066 3601, ave de la Gare Mascouche, Québeec J7K 3C1 msisurfaces.com DOSSIER Pavé pour l’extérieur Pour rejoindre nos représentants Pierrre pour foyer Gazon synthétique Salle d’exposition et entrepôt
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