VOL. 40 NO 2 14 VOL. 40 NO 2 15 SURFACE AU CEVISAMA LE CEVISAMA DANS L’ŒIL DE LA DESIGNER Pour la deuxième année consécutive, j’ai eu le plaisir de me rendre au salon spécialisé en céramique pour les professionnels de l’industrie, Cevisama, à Valence. Cette fois-ci, l’atmosphère habituellement exaltante associée à cet événement coïncidant avec les Fallas (fêtes de la ville), était quelque peu atténuée. Un important incendie ayant touché un immeuble résidentiel quelques jours auparavant a entraîné le report des festivités, donnant ainsi à la ville une ambiance plus calme et sobre. Si le cœur n’était pas à la fête, le salon n’en a pas moins été à la hauteur de ses promesses, se positionnant comme l’un des événements phares de l’industrie de la céramique à l’échelle européenne et mondiale. Cette année, un intérêt manifeste a été porté aux avancées majeures dans les méthodes et les technologies de production. Les entreprises espagnoles se sont distinguées dans ce domaine en utilisant des systèmes d’impression haute définition et des processus en plusieurs étapes. J’ai eu l’occasion de découvrir ces procédés lors de ma visite d’usines à Castellón, une ville située à une heure au nord de Valence, où la plupart des entreprises de fabrication sont implantées. Cette avancée technologique permet de capter de manière précise l’essence même de la matière organique et de la transférer sur des surfaces en céramique, ce qui donne naissance à de nouvelles collections ornées de motifs complexes, par Mara Costachescu reproduisant fidèlement les textures et reliefs. Dans ces usines à la fine pointe de la technologie, de vastes installations dominent, et la quasi-totalité des opérations est informatisée pour optimiser le rendement. La présence physique de l’homme ne joue qu’un rôle minime dans l’ensemble du processus. Du mélange des ingrédients de base au moulage, en passant par les fours à très haute température s’étendant sur l’équivalent de plusieurs terrains de football, sans oublier la manipulation de la céramique entre chaque étape, tout est automatisé. C’est un processus impressionnant à observer. En revanche, il existe toujours une forte demande pour la céramique artisanale espagnole, produite dans de plus petites usines selon des techniques perfectionnées au fil des décennies. Les artisans et les employés jouent un rôle primordial à chaque étape du processus. Les volumes de production sont moins importants, adoptant une approche artisanale et humaine où l’imperfection est appréciée pour sa singularité. Cette tendance a gagné en popularité ces dernières années, comme en témoignent les collections présentées par une bonne majorité des exposants présents au salon. Ma visite du salon a débuté avec la conférence de presse de Tile of Spain, où j’ai appris que l’Espagne accordait une grande importance à la durabilité sociale et économique du marché de la céramique. Le pays met en avant la promotion du bien-être sociétal, avec des initiatives innovantes visant à encourager un changement positif dans les habitudes de consommation, notamment pour les étudiants en architecture et les professionnels de l’industrie. L’engagement envers le respect strict des normes environnementales a été clairement réaffirmé, soulignant que Valence a été désignée Capitale verte de l’Europe en 2024!
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