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VOL. 40 NO 1 56 VOL. 40 NO 1 57 Musée national des beaux-arts du Québec CHRONIQUE SIKA PIERRE HÉBERT OCCUPE LE POSTE DE DIRECTEUR DE MARCHÉ CHEZ SIKA. IL EST RECONNU POUR SON ENTHOUSIASME EN RAISON DE SON ENGAGEMENT DANS DE NOMBREUSES ASSOCIATIONS DONT L’INTERNATIONAL CONCRETE REPAIR INSTITUTE (ICRI), L’ASSOCIATION CANADIENNE DE TERRAZZO, TUILE ET MARBRE (ACTTM), LA SECTION DE MONTRÉAL DE DEVIS CONSTRUCTION CANADA (DCC) ET LA SECTION DU QUÉBEC ET DE L’EST DE L’ONTARIO DE L’AMERICAN CONCRETE INSTITUTE (ACI). IL TRAVAILLE AUSSI AU SEIN DE PLUSIEURS COMITÉS TECHNIQUES UN PEU PARTOUT EN AMÉRIQUE DU NORD. L’objectif le plus évident du jointoiement des briques est de combler les espaces entre les éléments de maçonnerie. Cela empêche la maçonnerie de se détacher et la pénétration de l’eau, des courants d’air et d’autres corps étrangers (saleté, végétation, etc.) dans le mur. Le rôle du jointoiement des briques dans la gestion de l’humidité dans le revêtement mural est encore plus crucial. Les vieilles briques sont tendres et perméables, tandis que la pierre varie considérablement, des grès tendres au silex très dur, mais elle est généralement relativement molle et perméable. Ces matériaux absorbent facilement l’eau; ils deviennent humides lorsqu’il pleut puis sèchent par évaporation. Le jointoiement des briques en mortier de chaux est également souple et perméable, ce qui contribue à garantir que ce cycle d’absorption et d’évaporation puisse continuer à avoir lieu. Pour atténuer ce problème, le mortier de jointoiement est intentionnellement conçu pour être plus mou et plus perméable que les éléments de maçonnerie. Cette particularité garantit que l’humidité puisse se concentrer dans les joints de mortier plutôt que dans le revêtement mural. La majeure partie du séchage par évaporation se produit donc préférablement dans le jointoiement plutôt que dans les briques ou les pierres. Cependant, sur une longue période, ce cycle répétitif provoque une érosion de la surface du matériau. En cas de gel, alors que le revêtement mural est encore humide, l’eau présente dans le mur gèle et se dilate, endommageant ainsi la surface. C’est à ce moment-là qu’un rejointoiement de la maçonnerie est nécessaire. À QUEL MOMENT LE REJOINTOIEMENT D’UN MUR DE PIERRE OU DE MAÇONNERIE DEVIENT-IL NÉCESSAIRE? De façon générale, si le mortier du joint est érodé jusqu’à l’équivalent de sa largeur ou est mou et s’effrite, il est alors conseillé de rejointoyer ces zones. Cependant, les zones demeurant plus fermes et celles qui demanderaient plus d’effort pour le dégarnissage du mortier devraient, la plupart du temps, être laisLA RESTAURATION DES BÂTIMENTS À CARACTÈRE HISTORIQUE sées telles quelles. À noter que le rejointoiement complet d’un parement est rarement nécessaire ou conseillé. Il est préférable que de tels travaux soient réalisés par des professionnels expérimentés et reconnus dans le domaine. Le consensus est que les joints doivent être soigneusement dégarnis jusqu’à une profondeur d’au moins 50 à 60 mm (2 à 2½ po) la largeur du joint et, généralement à une profondeur d’au moins 40 mm (environ 1½ po) dans les murs de maçonnerie en moellons et de 20 mm (un peu moins de 1 po) pour de la maçonnerie de briques. MORTIER DE CIMENT OU MORTIER DE CHAUX : FAITES LE BON CHOIX! Il est important de souligner qu’utiliser un type de mortier de rejointoiement inadéquat peut entraîner des conséquences graves, causant des dommages supplémentaires à la pierre et à la maçonnerie, emprisonnant l’excédent d’humidité et accroissant le risque d’une détérioration hâtive (ce que l’on souhaite éviter). Le mortier à base de ciment ne doit jamais être utilisé pour le rejointoiement des murs historiques en raison de sa dureté, sa rigidité et son caractère imperméable. De nombreux bâtiments historiques ont été construits en mortier de chaux, un matériau qui est à la fois flexible et perméable, qui leur permet de « respirer ». Le mortier de chaux doit toujours être utilisé et le rejointoiement effectué avec soin.

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