VOL. 40 NO 1 16 VOL. 40 NO 1 17 DOSSIER MAIN-D’ŒUVRE polyvalent et efficace dans le domaine du carrelage et il réussira à s’intégrer harmonieusement au milieu scolaire et au marché du travail. Pour être admis dans ce programme, il suffit de satisfaire à l’une des conditions suivantes : la personne est titulaire d’un diplôme d’études secondaires ou de son équivalent reconnu (ex. : attestation d’équivalence de niveau de scolarité) ou d’un diplôme d’études supérieures, comme le diplôme d’études collégiales ou le baccalauréat; OU la personne est âgée d’au moins 16 ans au 30 septembre de l’année scolaire au cours de laquelle elle commence sa formation et a obtenu les unités de 3e secondaire en langue d’enseignement, en langue seconde et en mathématique dans des programmes d’études établis par le ministre ou a réalisé des apprentissages reconnus comme étant équivalents; OU la personne est âgée d’au moins 18 ans au moment d’entreprendre sa formation et possède les préalables fonctionnels, soit la réussite du test de développement général ainsi que les préalables spécifiques, ou a réalisé des apprentissages reconnus comme étant équivalents. PARQUETEURS-SABLEURS Voici ce que couvre le métier de parqueteur sableur, une spécialité inscrite dans le tronc commun du métier de charpentier menuisier. À noter : le terme parqueteur-sableur désigne toute personne qui, en vue d’assembler un parquet, de bois ou d’autres matériaux composites de substitution, prépare, assemble et pose les fourrures et le recouvrement du faux plancher. Il exécute les travaux de préparation mineure de la surface, il pose les isolants thermiques et sonores, il pose le parquet, notamment les lattes de bois et la parqueterie, incluant les moulures périphériques, et effectue le ponçage et la finition du parquet. LISTE DES ORGANISMES OFFRANT UN PROGRAMME DE POSE SUR LE TERRAIN Pour conclure ce dossier sur les installateurs, il importe de sonder quelques détaillants, question de connaître l’état des relations professionnelles qu’ils entretiennent au quotidien. Après la période de tourmente et de chaos que fut la pandémie, qu’en est-il actuellement de l’offre et de la demande? Les détaillants réussissent-ils à respecter les délais d’installation? Les équipes d’installateurs sont-ils majoritairement jeunes ou plutôt expérimentés? Observent-ils un grand roulement au sein des équipes? « En fait, de notre côté, nous avons eu pendant longtemps une équipe d’installation intégrée à l’entreprise. Mais, depuis cinq ans, nous ne fonctionnons qu’en mode de sous-traitance, justement en raison du roulement de personnel, explique Valérie Lebel, propriétaire de Flordeco Lévis. Nous travaillons alors avec plusieurs équipes, car elles ont chacune leur spécialité, notamment le revêtement souple, la céramique et le bois franc. » Elle poursuit : « On vit actuellement une période d’abondance en matière d’installateurs. Depuis le mois d’octobre 2023, on reçoit des CV, des offres de la part d’équipes qui étaient indisponibles pendant la pandémie », souligne Mme Lebel. Un point de vue que partage entièrement Josiane Lafleur, copropriétaire de Flordeco Couvre-planchers Belœil. « On n’a jamais vu ça, témoigne Mme Lafleur. Depuis le mois de janvier, on sent bien que l’activité de la construction neuve a chuté, car on reçoit des offres de la part d’équipes qui se présentent même en magasin et qui nous montrent des photos de projets réalisés. Appréciant ce contexte d’abondance, on fait tout ce qui est possible pour leur trouver des mandats à effectuer. On sent que les installateurs sont prêts à accepter de plus petits contrats qu’auparavant. » Cela dit, au quotidien, Mme Lebel dit travailler plus souvent qu’autrement avec des installateurs d’expérience, des gens qui ont souvent 40 ans de métier. Elle se dit un brin déroutée de voir que les jeunes ne tirent pas avantage d’une formation scolaire et d’un travail qui peut s’avérer aussi payant. « C’est certainement un travail très physique, mais un installateur s’en tire très bien financièrement, en travaillant à 85 $, voire 95 $ de l’heure, mais ce n’est pas un métier assez connu du public. De plus, j’aimerais souligner que mon fils a suivi la formation Carrelage en 2017 à l’École des métiers de la construction à Limoilou. Il y a surtout appris à travailler le terrazzo, un marché qui n’existe virtuellement plus au Québec. Ce n’est pas tout : personne ne leur a enseigné à installer de la céramique en format 24 po x 24 po ou 24 po x 48 po, les formats vedettes des dernières années. De plus, le nombre d’heures de compagnonnage ayant été revu, mon fils s’est retrouvé dans l’incapacité de se trouver un compagnon. Dans de telles conditions, le jeune n’est pas vraiment formé pour travailler de manière efficiente. Il fait autre chose aujourd’hui. La relève est déjà rare. Si on lui offre un tel contexte, pas étonnant qu’on en échappe », argue Mme Lebel. CONDITIONS D’ACCÈS À LA PROFESSION • Un diplôme d’études secondaires est habituellement exigé. • Un programme d’apprentissage de deux à trois ans ou plus de quatre ans d’expérience dans ce métier et certains cours dans l’installation de revêtements souples sont habituellement exigés pour être admissible à un certificat de qualification. • Le certificat de qualification des poseurs de revêtements souples est obligatoire au Québec et est offert, bien que facultatif, à Terre-Neuveet-Labrador, en Nouvelle-Écosse, à l’Île-du-Prince-Édouard, au Nouveau-Brunswick, en Ontario, au Manitoba, en Alberta, en Colombie-Britannique, au Yukon, dans les Territoires du Nord-Ouest et au Nunavut. • Les poseurs de revêtements souples qualifiés peuvent obtenir la mention Sceau rouge après la réussite de l’examen interprovincial Sceau rouge. Renseignements supplémentaires • La mention Sceau rouge permet une mobilité interprovinciale. • L’expérience permet d’accéder à des postes de supervision. LA PEUR D’UN MÉTIER PHYSIQUE? Selon le syndicat FTQ-Construction section locale 2366, le métier de poseur de revêtement de sol est exigeant sur le plan physique (manutention de rouleaux très lourds, travail à genou prolongé, épandage de colle sur de grandes surfaces), mais aussi en matière de savoir-faire à développer. La pose exige de la précision et avec les matériaux résistants, le moindre petit défaut se voit. De plus, les poseurs doivent composer avec des conditions de travail parfois difficiles (chaleur, aires de circulation déficientes, contraintes de temps en fin de chantier). De plus, les risques de développer des problèmes musculo-squelettiques aux genoux, au dos, aux épaules, aux mains, aux poignets et aux chevilles sont élevés. Serait-ce là une des grandes raisons expliquant le manque de relève?
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