Magazine Surface Vol. 39 No 4

VOL. 39 NO 4 40 NOUVEAU PRODUIT sous peu. L’impact sera majeur pour les revêtements de sol souples en rouleau. Pour continuer à produire et à exister, une source bio devra se substituer au pétrole. La mouvance est en cours et gagne en popularité, notamment en Amérique du Nord, mais les grands joueurs sont souvent plus lents à réagir, surtout lorsque des clauses de processus de soumissions viennent les protéger de produits avant-gardistes susceptibles de satisfaire plus rapidement les objectifs nationaux en termes d’écoresponsabilité et de carboneutralité. En termes d’approvisionnement lié à ses méthodes et pratiques de biosourcing, Duracryl importe la majeure partie des plantes servant à la production de sa recette secrète des Pays-Bas, où lesdites plantes sont cultivées. « Pour ce qui est de l’huile de ricin (castor oil en anglais), dont les très grandes feuilles sont aussi d’excellentes capteuses de carbone, l’approvisionnement se fait depuis des fournisseurs situés dans le nord et le centre des États-Unis, précise M. van Genderen. DES POLITIQUES CONTRADICTOIRES Comme le souligne le président, le marché canadien est un tout autre monde et a, à ce jour, retardé l’utilisation du linoléum liquide d’un océan à l’autre. Mais tout serait sur le point de changer. « Nous travaillons sur le positionnement de Duracryl sur le marché canadien. Une des particularités du système de soumission des provinces canadiennes prévoit que trois produits doivent être proposés pour que le processus soit enclenché. Comme il n’y en a pas d’autre, tout se bloque, explique M. van Genderen. Il faut créer des clauses d’exception dans les cas où il n’existe qu’un seul produit, sinon tout le monde rate des occasions de mettre en pratique les politiques existantes portant sur l’écoconstruction et la réduction des GES. C’est un non-sens. D’un côté, on demande aux constructeurs de respecter les nouvelles normes, de s’inscrire dans la nouvelle réalité, mais d’un autre côté, on refuse les produits d’avant-garde qui pourraient leur permettre d’œuvrer en ce sens. Les entrepreneurs doivent alors se résigner à installer du PVC ou de l’époxy, soit des produits qui se positionnent très loin dans la liste de ceux permettant d’atteindre la carboneutralité… Le Canada doit prendre ses propres politiques au sérieux et changer ses méthodes et pratiques. » En d’autres termes, les bottines devraient suivrent les babines… Si Duracryl tente actuellement de faire changer les choses, notamment en Colombie-Britannique, à travers les interventions ponctuelles et le suivi légal d’un représentant attitré, le réel élément déclencheur, celui permettant de lui ouvrir les portes du marché canadien, pourrait être le fait que le géant Apple vient de conclure une entente avec Duracryl pour ses magasins qui seront construits sous peu à Toronto et à Montréal. « Il faut savoir qu’avant d’opter pour notre produit, Apple a mené ses propres tests sur une période de trois ans, question de s’assurer qu’il s’agissait d’un produit d’exception. Les résultats et la décision d’Apple, réputée pour ses choix écoresponsables et avant-gardistes, devraient certainement faire bouger les choses, lance M. van Genderen. Les entreprises, les institutions bancaires et les responsables de bâtiments gouvernementaux de même que les entrepreneurs en construction voudront certainement intégrer ce produit à leurs projets à venir ou répondre à la demande des futurs propriétaires en ce sens. » À noter : il y a quelques années, le géant Disney a également retenu la solution de linoléum liquide Duracryl pour les revêtements de sol de son parc d’attraction Epcot Center, situé à Bay Lake, près d’Orlando, en Floride. 2024, UNE ANNÉE IMPORTANTE Officiellement lancé en 2019, après trois années de recherche et développement, le linoléum liqui de Duracryl a connu un franc succès, bien que le contexte pandémique et les confinements soient venus freiner quelque peu l’essor du produit. « On a certainement connu d’excellentes ventes, mais avec le ralentissement de la construction, le report de projets institutionnels et privés, l’absence de salons commerciaux tels qu’Orlando et Las Vegas, et l’impossibilité de se déplacer pour rencontrer différents architectes et designers autrement que par Teams ou Zoom, difficile de faire mieux, note Bas van Genderen. Mais, depuis la reprise des affaires, les contrats avec Apple et la reprise des formations, on sent vraiment une conjoncture favorable. L’année 2024 sera certainement très porteuse pour Duracryl et pour son linoléum liquide, notamment au Canada. » À suivre…

RkJQdWJsaXNoZXIy MjQ1OTU=