Magazine Surface Vol. 39 No 2

VOL. 39 NO 2 38 Dans l’univers cinématographique et littéraire de Flash Gordon, le dangereux empereur Ming, despote de la planète Mongo et métaphore du fameux péril jaune, ne vit que pour conquérir la Terre, plus précisément les États-Unis. Plusieurs décennies plus tard, les différentes statistiques, politiques, enquêtes sur les cas d’ingérence et d’espionnage industriel de même que les documentaires et films tendent à démontrer l’impérialisme triomphant de la Chine. Dans notre secteur d’activité, cette présence se fait sentir, plus particulièrement au cours de la dernière décennie, par les offres faites aux détaillants québécois (et nord-américains) leur permettant de traiter et passer commande directement avec les usines. Fini les distributeurs. Cette nouvelle menace, loin d’être illégale, constitue toutefois une forme de concurrence déloyale pour les distributeurs canadiens et québécois. Qu’en est-il exactement? Est-ce le futur du marché ou la fin d’une époque? Car, une autre menace, celle des plateformes de commerce internationales, se fait déjà aussi sentir… Lisez bien ce qui suit. Avant d’entrer dans ce vaste et complexe contexte, il importe de connaître le concept de désintermédiarisation, un modèle d’affaires rendu possible par Internet et les nombreuses applications qui jugent possible l’élimination d’un intermédiaire et l’offre de services pour vendre un produit sans passer par un distributeur. En d’autres termes, l’évolution d’Amazon, eBay et des réseaux sociaux. La logique de ce système menace particulièrement l’Europe et l’Amérique du Nord : puisque presque tout ce que l’on retrouve sur les étagères des grands commerces est produit en Chine et que ce marché est maintenant facilement accessible, les distributeurs sont-ils encore pertinents? La question est posée. Et la réponse trouvée si l’acheteur est prêt à accepter des délais de livraison plus longs. Impossible d’en douter, ce modus operandi constitue une attaque indirecte envers le cadre juridique que l’on connaît. On le sait, lorsqu’un nouveau joueur court-circuite le modèle commercial existant, la protection du consommateur n’est jamais la première priorité… Autre notion à saisir avant de lire ce qui suit : 40 % des vendeurs inscrits sur Amazon Marketplace sont basés en Chine. Un indice de pourcentage qui tend à donner raison à ceux qui arguent qu’Amazon est en fait un dispositif, une sorte de mail commercial virtuel, permettant aux Américains d’acheter chinois. À noter, actuellement, d’autres plateformes offrent aussi un accès direct aux usines chinoises, dont Made-in-China et Global Sources. Amazon Marketplace et Alibaba offrent même des programmes d’assurance couvrant les commandes placées en Chine. Cette fonctionnalité fournit un contrat notarié qui garantit le contrôle de la qualité, la livraison dans les délais et d’autres aspects importants liés à l’approvisionnement des produits. Mais, comme vous pourrez le lire plus loin, le pire reste à venir… AGENTS FACILITATEURS Dans le secteur du couvre-plancher, les principales usines chinoises, bénéficiant de subsides gouvernementaux pour la vente à l’étranger, ont pour nom Haima Carpet Corporation, Weihai Shanhua Carpet Group, Huade Carpet Group, Dongsheng Carpet Group, Kaili Carpets, Kaiya Carpets, Binzhou Oriental Carpet et Voxflor. En visitant leurs sites de vente, trois arguments ressortent : 1) importer de la Chine s’avère moins cher que de n’importe quel pays européen; 2) les produits chinois offrent la meilleure qualité de toute l’Asie; 3) les grandes quantités ne sont pas un problème. les entourloupettes chinoises DOSSIER par Yves Rivard

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