L E MAGA Z I NE DU C OUVR E - P L ANCH E R P L AN C H E R S • MU R S • P L A F OND S • C OMP TO I R S V O U S I N F O R M E D E P U I S D É J À J A N V I E R • F É V R I E R • M A R S 2 0 2 3 V O L U M E 3 9 NO 1 P O R T R A I T E N T R E V U E P O S E G O O D F E L L OW : 1 2 5 A N S D E S U C C È S S A N S S O R T I R D U B O I S L E C O U R A N T PA S S E E N T R E S T E L P R O E T F L E X T H E R M L E S 7 P O I N T S F O N D A M E N TA U X D U C A R R E L A G E 39 ans
c l i q u e z s u r l e c o d e
VOL. 39 NO 1 4 MOT DE L’ÉDITEUR Faut-il craindre l’intelligence artificielle? 6 PORTRAIT 125 ans de succès pour Goodfellow. 8 CHRONIQUE CENTURA L’art du carrelage en sept points. 14 ENTREVUE Le courant passe entre Stelpro et Flextherm. 18 CHRONIQUE MAPEI Quatre patinoires sous un même toit. 24 CONGRÈS FLORDECO Rencontre créative entre fournisseurs et marchands. 28 COMMERCE DE DÉTAIL Grande entrevue sur l’industrie avec ChatGPT. 34 CHRONIQUE MERCIER Tendances bois 2023. 38 COUVERTURE Dans le cadre des 125 ans du distributeur Goodfellow, nous vous présentons en couverture le plancher stratifié Floorpan Elite couleur Canyon. NOUVELLES ET NOMINATION Formica a 110 ans. 42 COLLOQUE APDIQ Une réussite sur toute la ligne. 44 TENDANCES DESIGN Qu’en pensent les designers d’intérieur américains? 46 CHRONIQUE SCHLUTER L’artisan sous le règne industriel. 48 COMMERCE ÉLECTRONIQUE La nouvelle plateforme de Prosol. 52 CHRONIQUE SIKA Démystifier la norme ISO 13007. 56 EXPOSITIONS L’environnement occupe toute la place au Domotex. 61 S OMMA I R E
VOL. 39 NO 1 5 l e magaz i n e d u c o uvr e - p l an c h e r Sour y Commun i cat i ons l tée 2105 , rue de Sa l aber r y Sa i nt -Bruno-de-Montar v i l l e (Québec) J3V 4N7 Té l éphone : 450 441 - 4243 sour ycom@gma i l . com magaz i nesur face . ca RÉDACT I ON Jonathan C l avet A l a i n For t i er P i er re Héber t Br yan Mor i n Hugo Sanchez Marce l Soucy Kar yne Tremb l ay RÉV I S I ON Caro l e Héber t IMPRESS I ON Le Groupe Commun imed i a Ce magaz i ne est impr imé sur un pap i er cer t i f i é FSC® recyc l é 30 % postconsommat i on T I RAGE 4100 exemp l a i res DÉPÔTS LÉGAUX B i b l i othèque nat i ona l e du Canada I SSN1490-8417 B i b l i othèque nat i ona l e du Québec Envo i de pub l i cat i on Convent i on no 40027121 Le magaz i ne Sur face est l ’organe d ’ i nformat i on de l ’ i ndust r i e du couvre-p l ancher au Québec . I l est pub l i é quat re fo i s par année à l ’ i ntent i on des arch i tectes , fabr i cant s , d i st r i - buteurs , des i gners d ’ i ntér i eur, déta i l l ant s , décorateurs et poseurs . Les op i n i ons expr imées par l es co l l aborateurs n ’engagent qu ’euxmêmes et l es annonceurs conser vent l ’ent i ère responsab i l i té du contenu et de l a forme de l eur pub l i c i té para i ssant dans l a revue . Toute reproduct i on d ’ar t i c l es ou d ’ i l l ust rat i ons do i t c l a i rement ment i onner l a provenance de cet te i nformat i on . c l i q u e z s u r l e c o d e
VOL. 39 NO 1 6 C’est la folie furieuse pour le robot conversationnel ChatGPT. Grâce à l’intelligence artificielle, il est maintenant possible de poser des questions à un ordinateur, en naviguant sur le site de l’application, et obtenir des réponses assez élaborées. À titre d’exemple, voici deux questions que nous avons posées à ChatGPT : Surface : Quelle est la situation du secteur du revêtement de sol au Québec? ChatGPT : Le secteur du revêtement de sol au Québec est en constante évolution, avec de nombreuses entreprises locales qui offrent une variété de produits pour couvrir les sols. Les consommateurs québécois sont de plus en plus conscients de l’importance de choisir des revêtements durables et écologiques pour leurs maisons, ce qui a entraîné une augmentation de la demande pour des produits de qualité supérieure. Surface : Quels sont les types de revêtements de sol les plus populaires au Québec? ChatGPT : Les types de revêtements de sol les plus populaires au Québec comprennent les revêtements en bois, les carreaux de céramique, les moquettes et les revêtements en vinyle. Chacun de ces produits offre des avantages uniques en termes de durabilité, de coût et de style, ce qui en fait des choix populaires pour les consommateurs québécois. Alain Fortier est allé encore plus loin en faisant une entrevue complète avec ChatGPT, portant sur l’industrie des revêtements de sol au Québec. Pour juger par vous-même de la qualité de cet outil, allez à la page 34. C’est assez surprenant. Évidemment, nous ne produirons pas un magazine complet avec l’aide de l’intelligence artificielle. Pas encore du moins. Yves Rivard brosse, en page 8, le portrait d’une entreprise qui fête ses 125 ans d’existence. En 1898, C. Goodfellow fonde la Goodfellow Lumber et il ouvre sa première cour à bois à Montréal en 1940. Yves a aussi interviewé Stéphane Lettre de la compagnie Stelpro, afin de discuter des grandes stratégies de cette entreprise, qui a fait l’acquisition de Flextherm en 2020, avec la ferme intention de devenir le chef de file en matière de chauffage électrique au Canada. Un sujet chaud à lire en page 18. Une autre entreprise québécoise a pris les grands moyens pour devenir le chef de file en matière de commerce électronique. Le distributeur pancanadien Prosol a inauguré à l’été 2022 son portail de commerce en ligne, dans lequel on retrouve 45 000 produits accessibles en tout temps. On vous explique comment tout cela fonctionne en page 52. Vous retrouverez aussi , dans ce premier numéro de 2023, toutes les chroniques de nos spécialistes : design, pose, tendances, etc. Le magazine vous offre, en prime, l’opinion des designers d’intérieur américains par le biais de l’American Society of Interior Designers (ASID). Finalement, j’ai le plaisir de vous annoncer que Surface commandite l’organisme Opération Enfant Soleil en lui offrant de l’espace publicitaire afin de promouvoir ses activités. Marcel Soucy Éditeur FAU T- I L C R A I NDR E L’ I A? MOT D E L’ É D I T E UR
Une collection exceptionnelle de produits conçus pour vivre harmonieusement en pleine air. Ces produits pour sols, murs et comptoirs extérieurs offrent une liberté de conception identique au luxe intérieur. Profitez des avantages des carreaux de porcelaine durables et faciles à entretenir qui surpassent les autres matériaux d’extérieur : Résistant aux UV • Résistant aux taches • Résistant au feu • Résistant aux cycles gel-dégel • Antidérapant c l i q u e z s u r l e c o d e Q R
VOL. 39 NO 1 8 Tous les acteurs de l’industrie du bois et du revêtement de sol nord-américains connaissent bien Goodfellow, sa bannière étant devenue au cours des 125 dernières années une valeur sûre en termes de qualité, de diversité et de succès. Mais très peu d’entre eux connaissent les débuts de l’entreprise et son positionnement actuel. En gardant en mémoire qu’une telle longévité signifie que l’entreprise a su traverser deux guerres mondiales, plusieurs crises économiques et même une pandémie sanitaire, faire le point s’imposait naturellement. Rappel historique, tour d’horizon du marché et constat post-pandémie en compagnie d’Eric McNeely, vice-président, Développement des affaires – Plancher, René Laprise, directeur, directeur de l’approvisionnement plancher, et Olivia Goodfellow, directrice, Marketing et communications. Avant de débuter, rappelons seulement que Goodfellow, basée à Delson, en Montérégie, est un fabricant diversifié de produits de bois à valeur ajoutée, ainsi qu’un distributeur en gros de matériaux de construction et de revêtements de sol. Au Canada, la compagnie dispose d’un réseau de distribution dans toutes les provinces et est au service des secteurs commerciaux et résidentiels par l’entremise des détaillants de cour à bois, des manufacturiers, des partenaires de projets industriels et d’infrastructure, et des spécialistes du revêtement de sol. Goodfellow exploite également ses capacités en produits à valeur ajoutée pour desservir les marchés du bois à l’échelle internationale. Lisez ce qui suit pour savoir comment tout a commencé. HISTORIQUE ET POSITIONNEMENT ACTUEL Comme le raconte Olivia Goodfellow, George C. Goodfellow fait ses débuts en 1898 dans l’industrie du bois en tant que courtier, en fondant Goodfellow Lumber. Quatre ans plus tard, la première cour à bois de la société Goodfellow voit le jour à Montréal, plus précisément sur la rue Durocher. Au fil des ans, l’entreprise a bâti sa réputation de service et réussit à établir une solide relation avec le secteur manufacturier, en particulier avec l’industrie de l’automobile qui fabriquait les châssis et les tableaux de bord en bois. En 1947, Charles Goodfellow (fils de George C.) acquiert la compagnie et déménage son siège social trois ans plus tard de Montréal à Ville Saint-Laurent. « Une stratégie visant à permettre une meilleure distribution », note Olivia Goodfellow. Un autre chapitre de l’histoire entrepreneuriale familiale s’écrit en 1970 lorsque le frère de Charles, George D. Goodfellow, propriétaire de Canadian Plywood, achète l’entreprise et en assume la présidence, en développant encore davantage les activités de distribution. Au début des années 1980, la compagnie décide d’implanter des centres de distribution dans d’autres provinces, notamment en Nouvelle-Écosse. En 1984, la décision stratégique est prise de rendre la Société publique et Goodfellow fait son premier appel public à l’épargne à la Bourse de Montréal (Goodfellow est maintenant inscrite à la Bourse de Toronto – TSX). « L’objectif était d’aller chercher des capitaux frais afin de d’étendre les activités et de diversifier l’offre de produits de la compagnie », souligne Olivia Goodfellow. En vue d’étendre ses capacités d’usinage, de traitement et de distribution de bois, Richard Goodfellow (fils de Charles) devient président en 1989 et supervise le déménagement des opérations principales et du siège social à Delson, sur la rive-sud de Montréal. Depuis 2017, Patrick Goodfellow (fils de Richard) est président et chef de la direction. Il gère neuf usines de transformation et un réseau de 14 centres de distribution à travers le Canada, ainsi qu’un centre de distribution aux États-Unis et un autre situé au Royaume-Uni. Pas moins de 650 employés travaillent quotidiennement dans ses installations. Son chiffre d’affaires annuel se situe actuellement à plus de 600 M$. DIVISION PLANCHERS, FLEURON DE L’ENTREPRISE « La division Planchers, qui a été lancée dans les années 1980, distribuait alors des marques d’autres fabricants relativement haut de gamme, notamment Bruce, se souvient René Laprise. Puis, l’entreprise prendra plusieurs tournants majeurs, tous couronnés d’un franc succès. Ainsi, dans les années 90, Goodfellow commence la distribution de ses propres produits. En 1995, elle fait preuve de flair et se lance avant tout le monde dans l’offre P O R T R A I T E N T R E P R I S E 1 2 5 AN S P OUR G OOD F E L L OW p a r Yv e s R i va r d
VOL. 39 NO 1 9 de planchers laminés, et ce, avec un très grand succès puisque ceux-ci constitueront pendant longtemps son produit de niche. » Plus tard, vers 2003, l’entreprise ouvre le marché de la distribution de planchers de bois exotique. René Laprise au sujet de cette belle aventure commerciale : « Ça ne s’était jamais vu. Goodfellow a vraiment été la première à prévoir le potentiel de ce marché et à importer des essences exotiques, principalement d’Amérique du Sud. » Pendant une douzaine d’années, ces produits, le jatoba en tête, connaîtront un très grand succès, mais en 2017, les distributeurs délaisseront progressivement ce créneau. « Le marché a changé. Les couleurs rougeâtres étaient moins populaires, précise René Laprise. Notre réflexe a été de récupérer les parts de marché abandonnées par la concurrence, ce qui a bien fonctionné jusqu’en 2022, date à laquelle Goodfellow a choisi de se tourner vers d’autres tendances. » La gamme de planchers SPC (Stone Product Composite) est certainement l’une d’entre elles. « Encore une fois, Goodfellow a été la première, sinon la seconde à offrir ce nouveau produit qui obtient un très grand succès depuis son lancement. Mais, qu’à cela ne tienne, l’entreprise est déjà en mode prospectif afin de trouver la prochaine grande tendance, le prochain produit vedette. Ce qui ne va pas sans risque : soit on est trop tôt pour le marché, soit on attend et on suit le train. Les clients de Goodfellow savent deux choses : Goodfellow offre toujours des nouveautés, et celles-ci sont toujours de très grande qualité. » La valeur d’une marque qui a 125 ans, indubitablement. Aperçu de l'entrepôt de la division plancher de Goodfellow. La preuve comme quoi est vraiment un spécialiste du bois : les impressionnantes poutres qui soutiennent la toiture de l'entrepôt.
VOL. 39 NO 1 10 P O R T R A I T D ’ E N T R E P R I S E PANDÉMIE ET STRATÉGIES Difficile de s’assoier sur un plan d’affaires, soit-il trimestriel ou annuel, lorsque toute la chaîne s’écroule, de l’approvisionnement à la vente en passant par l’usinage et le transport. Au sortir de la pandémie de COVID-19 et de ses nombreux variants, quel constat dresse Goodfellow? Quelles stratégies ont été déployées pour permettre la suite des choses? Et comment toute cette révision forcée des méthodes de gestion a-t-elle eu un impact sur l’entreprise? « Bien sûr, le marché a changé souvent au cours de cette période, précise Eric McNeely. Partout, il y avait cette peur que tout arrête pendant les premières semaines, mais le boom lié à la rénovation résidentielle est venu rassurer le marché. Goodfellow, en vertu de ses stocks, de son pouvoir d’achat et de son réseau mondial, a su tirer son épingle du jeu et réussi à poursuivre ses activités, ici et ailleurs, en raison de son statut d’entreprise de services essentiels. » Selon ce dernier, l’équipe de ventes interne a vraiment fait preuve de proactivité, notamment en accompagnant les clients au téléphone et, en période d’épuisement de certains stocks, en leur proposant des produits similaires. « Les clients avaient bien saisi la situation globale. Au lieu de simplement spécifier un produit et un nombre de pieds carrés, ils demandaient plutôt quel produit était disponible en stock pour couvrir 500 pieds carrés. Les entrepreneurs, par exemple. Notre force nationale, notre capacité à transférer des inventaires d’une province à l’autre, souvent sous différentes lois et règelementtions, a vraiment fait la différence pour tous. » « Tout comme nos représentants, transposés en télétravail, qui parlaient avec 15 ou 20 clients par jour, au lieu de 6 ou 7 lorsqu’ils sont sur la route », note René Laprise. Olivia Goodfellow livre une anecdote qui démontre le degré de réactivité à l’œuvre : « La pandémie a rendu notre vente annuelle physiquement impossible, vente toujours très populaire auprès des gens de la région et d’ailleurs, qui se déplacent pour venir ici, à Delson, ou à nos entrepôts en Ontario et au Nouveau-Brunswick. C’est toujours l’occasion d’offrir des rabais, de tenir des encans et de sonder la clientèle. Comment faire pour ne pas décevoir, ne pas briser la tradition? En faisant preuve de réactivité et en organisant une vente virtuelle. » Résultat? « Nos ventes pour cet événement ont doublé! », confirme Olivia Goodfellow, qui ajoute du même souffle que cette initiative a permis au plus grand nombre de participer, incluant ceux souvent aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre, et non plus seulement à ceux pouvant se déplacer. » Outre les fermetures d’usine et les confinements imposés, la pandémie a généré plusieurs autres problèmes importants pour l’industrie : abandon de conteneurs un peu partout en Asie et en Europe, réduction du nombre de cargos par les transporteurs maritimes, délais de livraison en provenance d’Asie passant d’un à quatre mois, congestion dantesque dans les ports de Los Angeles et de Vancouver, imposition de frais supplémentaires de stockage et d’entreposage, etc. Naviguer dans ces eaux troubles relevait certainement du défi, souvent hebdomadaire, sinon quotidien. Quel constat positif Goodfellow tire-t-elle de cette période? En quoi la pandémie a-t-elle affecté ses méthodes et pratiques? « Du côté de l’approvisionnement, tout a été repensé. La créativité a permis de tirer le meilleur des possibilités offertes par tous les points d’entrée et de réacheminement, notamment Boston, Richmond et Halifax. Après avoir réussi à maintenir un certain approvisionnement alors que tout était arrêté, tous les services sont maintenant beaucoup plus alertes, plus prévoyants », révèle René Laprise. René Laprise, directeur de l'approvisionnement plancher, et Eric McNeely, vice-président développement des affaires.
VOL. 39 NO 1 11 Pour ce qui est des ventes, Eric McNeely est d’avis qu’un des enseignements de la période pandémique tient dans le fait que le temps des propriétaires de magasins est devenu vraiment précieux. Il explique : « Pendant les confinements, et en période de pénurie de main-d’œuvre, ceux-ci se retrouvaient dans une situation où ils devaient répondre et préparer les commandes téléphoniques, essayer de faire des ventes, s’assurer de l’approvisionnement et des livraisons, etc. Nos représentants ont vite compris que lorsqu’un client répondait au téléphone et leur accordait cinq minutes, il fallait vite aller à l’essentiel et livrer les informations nécessaires. Notre entreprise avait changé, la leur aussi. » LE FUTUR, VU DU PRÉSENT Conséquence logique des trois dernières années, le marché du revêtement de sol s’est transformé, possiblement moins en produits et services qu’en méthodes et pratiques. À quoi ressemblera alors le futur à court et moyen terme pour une entreprise telle que Goodfellow, le plus grand distributeur de bois franc au Canada et inscrit dans le palmarès de tête à l’échelle nord-américaine? « La formule Just In Time, qui a longtemps été notre slogan professionnel, est toujours importante, confirme René Laprise. Je crois que les objectifs sont revenus davantage à court terme. Mais, qu’à cela ne tienne, Goodfellow est toujours à l’affût des derniers développements, suit de près les projets de R&D dans les différents salons commerciaux, question de dénicher le prochain produit phare… et d’éviter celui qui ne percera pas. Par exemple, depuis 2019, on suit le magnesium core, soit un plancher laminé avec une base de magnésium, mais nous n’avons jamais eu assez confiance dans la qualité globale de ce produit pour décider de le distribuer. La pandémie a eu ceci de positif qu’elle a éliminé les partenariats en mode automatique. Plus que jamais, déterminer les bons partenaires, cibler les bons produits qui satisfont aux standards de qualité de Goodfellow demeurent les priorités. » À cela, M. Laprise ajoute que la nouvelle réalité en matière d’approvisionnement est de cerner les bonnes catégories et de s’y tenir. « Il faut éviter de s’éparpiller. La pandémie nous a démontré qu’il était beaucoup plus profitable de tenir davantage d’inventaire d’un produit donné dans ses couleurs les plus populaires que dans toutes les couleurs possibles. » La donne a également changé du côté des demandes des entreprises clientes en matière de commerce électronique. Olivia Goodfellow à cet effet : « Depuis la pandémie, les commerçants demandent à pouvoir mettre en ligne différents contenus informatifs sur les produits en vente : photos, vidéos, fiches techniques, etc. Nous devons donc fournir ces documents pour soutenir leurs ventes. » « Les consommateurs utilisent ces informations pour décider ce qu’ils achèteront et/ou à quel endroit ils le feront, ajoute M. McNeely. Même si le revêtement de sol demeure un produit que les gens aiment voir et toucher avant l’achat, ils utilisent Internet afin de déterminer quel magasin ils visiteront, et ce, sur la base des visuels en ligne. » Mis à part le tristement célèbre virus, d’autres facteurs actuels et possiblement à venir viennent changer une donne restée longtemps au beau fixe, notamment l’inflation galopante et la hausse des taux hypothécaires, susceptibles d’avoir un impact sur les dépenses des ménages, et donc indirectement sur les choix de rénovation et de revêtements de sol. En guise de conclusion, quelle est la vision de Goodfellow, qui en a vu d’autres, à cet égard? « Tout le monde est certainement touché par ces hausses, mais si on se concentre sur notre industrie, plus précisément dans le secteur de l’approvisionnement, on s’aperçoit que de nombreux matériaux de base reviennent progressivement à des prix d’avant la pandémie. Dans notre marché, il y a presque une tendance de rééquilibre. Le marché du couvre-plancher est actuellement en période de transition, notamment en ce qui a trait aux stocks, payés plus chers il y a plusieurs mois, et dont les prix de vente doivent être revus à la baisse pour refléter la réalité. Le marché de la nouvelle construction sera certainement touché par ces hausses, mais Goodfellow domine aussi son marché en matière de produits pour la rénovation, pour les nouveaux revêtements de sol. Alors quand les propriétaires décident d’investir dans la valeur de leur résidence, Goodfellow a aussi des produits de qualité pour eux ». Et certainement la force et la résilience pour les accompagner un autre 125 ans!
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VOL. 39 NO 1 14 BRYAN MORIN EST DIRECTEUR TECHNIQUE CHEZ CENTURA DEPUIS HUIT ANS. IL APPORTE UN SOUTIEN TECHNIQUE À LA FORCE DE VENTE ET EST RESPONSABLE DE L’ORGANISATION DES SESSIONS DE FORMATION PROPOSÉES PAR CENTURA. COMME BEAUCOUP DANS L’INDUSTRIE, SON INTRODUCTION SUR LE MARCHÉ DES REVÊTEMENTS DE SOL EST UNE HISTOIRE DE PÈRE EN FILS. BRYAN TRAVAILLE DANS LE SECTEUR DES REVÊTEMENTS DE SOL DEPUIS 2003 ET A TRAVAILLÉ EN ÉTROITE COLLABORATION AVEC PLUSIEURS FABRICANTS, TANT DANS LA CATÉGORIE DES OUTILS QUE DANS CELLE DES PRODUITS DE POSE. Les carreaux de porcelaine sont un choix très populaire pour leur variété esthétique et pour les nombreux avantages qu’ils offrent par rapport aux autres revêtements de sol. Cependant, même les carreaux haut de gamme sont dépendants de la qualité de leur installation. Autrement dit, même les carreaux les plus attrayants peuvent avoir une apparence médiocre quand ils sont mal posés. Un professionnel de la pose de carrelage doit être consciencieux et attentif aux détails. Il veillera à l’esthétique et cherchera à obtenir la meilleure disposition possible pour réaliser une installation dont il sera fier et qu’il ajoutera à son portfolio. Toutefois, des problèmes peuvent survenir lors de la pose de carreaux, et même les carreleurs expérimentés peuvent être confrontés à des complications lors de projets ambitieux. Voilà quelques points à retenir lors de l’installation de carrelage qui, nous l’espérons, vous aideront à réaliser vos futurs projets. PROFITER DE LA TECHNOLOGIE MODERNE POUR VOUS ASSISTER DANS VOS PLANS DE POSE. Il est important de comprendre comment la configuration de la pièce va toucher le plan de pose. En principe, le carreleur réalise un plan avant de commencer à installer les carreaux afin d’assurer un déroulement harmonieux des opérations. Si cela n’est pas fait, des problèmes de pose de carrelage peuvent survenir en raison de mauvaises configurations et de calculs erronés. Bien connaître les dimensions de vos carreaux et de la pièce est la première étape pour mener à bien un projet sans problème. Une bonne façon d’y parvenir est d’utiliser des applications et des logiciels de planification des sols. De plus en plus, les installateurs utilisent des applis mobiles qui exploitent la technologie « Lidar » maintenant disponible sur les téléphones mobiles. Cette technologie les aide à créer des représentations visuelles de qualité et facilite la prise de mesures et les détails de pose. Centura.ca offre un excellent outil de visualisation qui permet non seulement de voir comment un patron de pose pasrticulier se présentera dans la pièce, mais de représenter également le style et la couleur du carreau choisi. COMPRENDRE VOTRE SUBSTRAT Le carrelage, en tant que matériau de revêtement de sol à surface rigide, nécessite un support solide pour assurer une bonne adhérence et, par conséquent, la longévité de son installation. Il existe des standards en matière de rigidité, de planéité et de nivellement, qui sont tous bien définis par les fabricants de matériaux de pose et les associations sectorielles. Ces obligaL’AR T DU C ARR E L AG E : UN A P E R Ç U D E S 7 P O I N T S F ONDAME N TAUX C HR ON I QU E C E N T UR A
VOL. 39 NO 1 15 tions deviennent plus exigeantes lorsqu’il s’agit de carreaux de grand format. La variation de surface pour les carreaux de grand format ne doit pas dépasser 3 mm sur 3 m et 1,5 mm sur 60 cm. L’utilisation d’un système de préparation de surface est la meilleure méthode pour assurer la tranquillité d’esprit, car ces systèmes fournissent un support approprié pour garantir la stabilité de l’installation. Les systèmes Ditra de Schluter sont de très bons exemples de solutions durables de préparation de surface pour l’installation de carreaux de grand format. CONNAÎTRE VOS CARREAUX Céramique, porcelaine ou pierre naturelle? Calibré ou rectifié, indices Pei, classification R, échelles de variation, carreau grand format ou GPTP? Comme pour la plupart des produits, il existe de nombreuses caractéristiques permettant de les classer. Pour l’instant, concentrons-nous sur les dimensions. Un carreau de grand format est défini comme ayant au moins un côté qui mesure plus de 15 po. Si vous y pensez un instant, selon cette définition, une bonne partie de ce que vous installez maintenant est considérée comme des carreaux de grand format. Ces dernières années, une toute nouvelle catégorie de dimension de carreaux a été introduite, comme les GPTP ( Gauged Porcelain Tile Panels). Ces carreaux sont à un niveau totalement supérieur du grand format, à tel point que de nouvelles définitions ont été nécessaires. Les normes ANSI précisent dorénavant que le terme « carreaux » désigne les formats dont la surface est inférieure à un mètre carré et que le terme « dalles « désigne tout ce qui dépasse ces dimensions. Il est important que les techniques et les matériaux de pose soient adaptés en fonction de ces formats, et ce, dès la phase de la planification du projet. UTILISER DES MATÉRIAUX D’INSTALLATION DE QUALITÉ Les matériaux de pose ne sont pas tous égaux et, comme ils jouent un rôle moins visible dans l’assemblage, ils peuvent parfois être négligés. La qualité du mortier se mesure de nombreuses façons, soit par la teneur en polymère, la durée de vie en pot, le temps d’ouverture, etc. À mon avis, le temps d’ouverture est un attribut très important à considérer lors de la sélection de votre matériau d’installation. Un temps d’ouverture prolongé signifie que le mortier restera frais plus longtemps et se transférera correctement à l’arrière du carreau lors de la pose. Cela joue un rôle important dans la réussite de l’installation des carreaux. Une fois qu’un mortier s’est asséché de manière superficielle, le transfert ne se fera plus et le carreau risque de se retrouver flottant plutôt que collé. Les mortiers ayant un temps d’ouverture prolongé et une bonne consistance crémeuse aideront à obtenir des taux de transfert appropriés entre les carreaux et le mortier. Il est également important de comprendre les attentes des fabricants en matière d’application et de transfert pour s’assurer que les produits respectent les conditions de la garantie. Sachez que les carreaux de grand format exigent des taux de transfert de 95 % entre le mortier et le carreau. Si votre substrat n’est pas adéquat ou si vous utilisez une méthode de pose qui ne donne pas ces résultats, vous vous exposez à des risques de problèmes ultérieurs. LES BONS OUTILS POUR LA TÂCHE Il existe de nombreux outils pour bien poser les carreaux. On trouve plusieurs types de coupe-carreaux, de scies à l’eau de toutes les dimensions, des systèmes de rails avec des gabarits
VOL. 39 NO 1 16 C HR ON I QU E C E N T UR A adaptés ou encore des scies circulaires permettant de couper les dalles de porcelaine. Tout cela est très bien, mais la truelle reste l’outil de référence du carreleur. Toutes les truelles ne sont pas égales et certaines, si j’ose dire, sont meilleures que d’autres. Une truelle à encoche carrée de ½ po donnera les mêmes résultats, quelle que soit la marque. Par contre, la façon dont le mortier est disposé peut différer. Mis à part l’encoche carrée standard, il existe des truelles à encoche en V, en U, des truelles à encoche européenne, des truelles YW et ma préférée, la truelle à encoche inclinée. La truelle à encoches inclinées est conçue pour obtenir de meilleurs taux de transfert en inclinant les dents pour faciliter la distribution du mortier lorsqu’on appuie sur le carreau. L’espacement entre les encoches est également plus petit, ce qui permet à une plus grande quantité de mortier d’occuper la surface et de minimiser les espaces entre les encoches. Le positionnement correct des carreaux, la quantité de température. Il est donc impératif de laisser une marge de manœuvre aux installations de carrelage, en laissant un espace libre de 6 mm sur le périmètre de l’installation. Il est également important de prévoir un joint souple et flexible au niveau des transitions, cela signifie toutes les surfaces de transition horizontales et verticales, comme celle entre le comptoir et le dosseret ou entre le sol et les murs, sans oublier les coins intérieurs. En permettant une expansion et une contraction du joint, vous vous assurez que lorsque le mouvement se produira, il aura le potentiel de le faire sans causer de stress à l’assemblage des carreaux. PROFITEZ DE LA FORMATION CONTINUE Pour conclure, Centura organise de nombreuses séances de formation approfondie des produits, et ce, sans frais. Les représentants de nos fabricants sont des professionnels expérimentés de notre secteur et possèdent une grande richesse de connaissances à partager. Les séances théoriques sont accompagnées d’une démonstration pratique qui passe en revue les détails précis du déroulement de l’installation. La participation à ces séances d’information sur les produits se traduit par une productivité accrue et des installations plus efficaces. Prendre le temps d’assister à ces formations peut s’avérer payant à long terme. Pour voir les prochaines formations et vous inscrire, cliquez sur le code QR ci-contre. Il est important de s’adapter et de se tenir informé. La phrase la plus dangereuse est : « Nous l’avons toujours fait de cette façon. » Les temps changent, les carreaux évoluent eux aussi! À gauche : taux de transfert avec une truelle à dents carrées. À droite : taux de transfert avec une truelle à dents en angle. adéquate de mortier sous les carreaux et la planéité de l’installation sont tous des aspects très importants de l’installation qui peuvent passer totalement inaperçus aux yeux du consommateur. En contrepartie, ce qui ne passera pas inaperçu sera si les carreaux commencent à se décoller en raison d’une mauvaise application et de mauvaises méthodes de pose. PRÉVOIR L’EXPANSION ET LA CONTRACTION Que nous le voulions ou non, tout se dilate et se contracte, certains produits un peu, d’autres beaucoup. Le problème, c’est qu’ils ne le font pas tous de la même manière et que cela peut occasionner des problèmes lors de l’installation de carreaux. Nous vivons dans une région du monde qui a la chance d’avoir quatre saisons. Nous connaissons donc notre part de fluctuations de température. En gardant cela à l’esprit, il faut s’attendre à ce que nos maisons varient au fil des changements Évolution des carreaux
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VOL. 39 NO 1 18 e n t r e vu e p a r Yv e s R i va r d L E C OUR AN T PA S S E E N T R E S T E L P RO E T F L E X T H E RM Rappel : en novembre 2020, le Groupe Stelpro, propriétaire de Stelpro, avait fait l’acquisition de la longueuilloise Flextherm, spécialisée dans la fabrication de planchers chauffants électriques. L’objectif de Stelpro : consolider sa position de chef de file du marché du chauffage électrique en Amérique du Nord. Plus de deux années et une pandémie plus tard, il convient de faire le point sur cette transaction et sur sa portée en matière d’innovation, de nouveaux produits et de positionnement. Stéphane Lettre, directeur du marketing stratégique chez Stelpro, se prête à l’exercice de l’entrevue dans les lignes qui suivent. Surface : Débutons par une simple présentation, si vous le voulez bien… Stéphane Lettre : Je suis à l’emploi de Stelpro depuis six ans, mais j’ai auparavant travaillé chez Flextherm pendant sept ans. Surface : Décrivez-nous Flextherm au moment où elle passe dans le giron de Stelpro. S.L. : Pour Stelpro, l’attrait se situait dans le savoir-faire et la spécialisation de Flextherm en matière de planchers chauffants : leur conception, leur fabrication, leur soutien, leur service. Ses produits innovants sont maintenant inscrits au vaste catalogue de produits spécialisés de Stelpro. Sinon, l’entreprise compte 40 employés et son marché est nord-américain. FlexDeco est maintenant sa seule marque de revêtement de sol. Surface : Groupe Stelpro procède à l’acquisition de Flextherm en plein contexte pandémique, alors que d’autres grandes entreprises, tous secteurs confondus, ont préféré attendre que la situation revienne à la normale. Parlez-nous de cette proactivité. S.L. : Comme toute bonne entreprise, Flextherm avait dû adapter ses méthodes et pratiques. Mais, grâce au télétravail, l’entreprise a pu conserver ses liens avec la clientèle et poursuivre ses activités de soutien. L’avantage pour Flextherm tout au long de la pandémie a été de poursuivre sa production locale, et ce, en dépit des enjeux liés aux grandes chaînes d’approvisionnement. Sa bonne gestion de l’impact sur les employés des périodes de confinement et de reconfinement a aussi permis de poursuivre l’ensemble des activités, ce qui a été reconnu et salué par nos clients. Toujours, Flextherm arrivait à livrer. Surface : Les stocks ont-ils joué un rôle déterminant dans ce contexte? S.L. : Oui, augmenter nos stocks de matière première pour assurer nos activités de production fut certainement l’une des stratégies déployées avec succès. Bien sûr, les pressions des demandes émanant du marché de la rénovation durant cette période ont eu un impact sur les processus décisionnels, mais dans l’ensemble, grâce aux discussions avec nos partenaires, tout a bien fonctionné. Surface : Quelle(s) leçon(s) commerciale(s) avez-vous tirée(s) du contexte pandémique? Par exemple, plusieurs entreprises exploitaient déjà des sites transactionnels, mais pas selon leur plein potentiel. Même chose pour les réseaux sociaux. Une réalité corrigée
VOL. 39 NO 1 19 depuis. Qu’en est-il chez Flextherm? S.L. : Comme pour la plupart des entreprises, Flextherm a dû s’adapter à de nouvelles réalités, notamment la flexibilité en termes d’horaire de travail. La possibilité de télétravail n’existait pas vraiment avant la pandémie, mais elle est maintenant là pour rester. Autre adaptation au cours de cette période : l’acquisition de l’entreprise par Stelpro, qui a demandé des arrimages en termes de marketing, Stelpro ayant une approche différente. Ainsi, il y a eu beaucoup plus de marketing en ligne, d’utilisation des média sociaux et de publications dans les revues spécialisées, dont Surface, afin de faire rayonner davantage notre expertise de manière publique. Pour ce qui est des médias sociaux, comme les produits FlexDeco ne sont pas vraiment des produits de commodité que tout le monde achète en ligne, on mise davantage sur notre réseau pour faire connaître les vertus du plancher chauffant, son mode d’installation, etc. Notre outil FlexBoutik existe déjà et sera développé davantage, question d’offrir de l’information et des formations à nos clients. Des annonces pour appuyer la marque seront faites sous peu. UNE FORCE DE PROMOTION DÉCUPLÉE Surface : Quel(s) avantage(s) les consommateurs de produits Flextherm peuvent-ils retirer de l’acquisition par Stelpro? S.L. : Pour le consommateur, tout est assez transparent. Flextherm continue d’être l’entreprise de vente et de service qu’il connaît. Les avantages sont plutôt du côté de nos partenaires, distributeurs et détaillants, qui bénéficieront de la force de marketing de Stelpro pour la promotion des produits Flextherm. Surface : Parlez-nous de la stratégie de Stelpro visant cette acquisition. Le Groupe n’était alors pas présent dans le domaine du plancher chauffant… S.L. : Dans son catalogue, Stelpro tient de nombreux produits de niche. L’idée était d’ajouter l’expertise de Flextherm et la qualité de ses produits à son offre, tout en lui permettant de rayonner davantage. L’objectif n’était pas d’absorber Flextherm ou de la changer. À preuve, 27 mois plus tard, l’équipe est toujours la même, l’usine est demeurée au même endroit, seule la propriété a changé : tout ça pour garantir l’intégrité de l’expertise de Flextherm. Surface : Et cette stratégie laisse-t-elle entrevoir des changements qui n’auraient pas encore été annoncés? Ces deux années passées depuis l’acquisition ont été marquées par la pandémie et l’instabilité. Maintenant que le retour à la normale est en cours, des décisions ou projets seront-ils annoncés? S.L. : Rien dont je puisse parler présentement. Je peux simplement signaler qu’il y a une volonté de redynamiser les marques, de développer davantage FlexBoutik, d’optimiser notre présence en magasin à travers différentes initiatives. L’idée est d’intégrer plus facilement le choix du plancher chauffant dans les projets de construction ou de rénovation. CHANGER LA PERCEPTION, CHANGER LE MARCHÉ Surface : Justement, comment changer la perception de produit de niche qu’ont plusieurs consommateurs du plancher chauffant? S.L. : En intervenant en amont, dès qu’ils envisagent un projet de construction. Au cours de la dernière année, l’entreprise a investi dans les campagnes sur les réseaux sociaux et dans les résultats de moteurs de recherche. Plus on conscientise les consommateurs tôt dans le processus, meilleurs sont les résultats. Il est aussi question de miser beaucoup sur la formation des employés en magasin. Qu’ils se sentent à l’aise de répondre aux questions sur ces produits, disons-le, tout de même assez techniques. Surface : C’est certainement la meilleure idée qui soit. Mais le taux de roulement des jeunes employés en magasin ne vous décourage pas en rapport avec cette initiative? Avez-vous ciblé des types d’employés, notamment ceux possédant une certaine ancienneté, pour recevoir cette formation de manière à ce qu’elle soit productive? S.L. : Selon nous, à ce stade, cela relève davantage du détaillant, de ses pratiques de recrutement et de rétention. On ne s’immisce pas dans les affaires de nos clients, qui sont ceux que nous soutenons. Ce n’est pas seulement une affaire de connaissances, mais aussi de leur simplifier la vie. Par exemple, sur notre site Web, on retrouve un outil de calcul pour les besoins en planchers chauffants que les consommateurs et le personnel peuvent utiliser facilement. Une nouvelle itération de cet outil
VOL. 39 NO 1 20 e n t r e vu e Surface : Excellent, mais vous n’êtes pas sans savoir que ce sont les employés sur le terrain qui, par leur degré d’implication, peuvent stimuler les ventes… Plusieurs entreprises qui envoient des clients espions le confirment : si on ne pose pas une question précise à un employé, aucune information ne sera donnée. Lorsque vous dites que la formation relève de votre client, l’employeur, c’est plus ou moins correct. Vous donnez une formation pour stimuler la vente. Si les employés n’offrent pas les informations de manière volontaire, vous perdez deux fois puisque vous avez investi dans une formation qui ne donne pas de résultats et il n’y a pas de vente… Votre opinion? S.L. : Ça prend effectivement un mélange de plusieurs initiatives, car ce phénomène touche la plupart des grands secteurs d’activités. C’est pourquoi nous menons nos campagnes de promotion sur différents fronts, grâce à plusieurs méthodes. Surface : Croyez-vous que les deux publics cibles principaux du marché du plancher chauffant, soit la gent féminine et les aînés, autonomes ou en perte d’autonomie, sont suffisamment informés des avantages de ces systèmes, notamment le confort constant? S.L. : Ce sont effectivement deux des clientèles que nous visons spécifiquement. D’ordinaire, les planchers chauffants sont davantage l’apanage des deuxièmes ou troisièmes acheteurs, les premiers acheteurs optant généralement pour des solutions plus génériques et plus abordables. Nous travaillons à rejoindre davantage la gent féminine, souvent plus apte à saisir les enjeux de confort et de stabilité inhérents au plancher chauffant. De la même manière, les Centres de la petite enfance (CPE) apprécient nos planchers chauffants, notamment pour des raisons de sécurité, car les enfants ne peuvent s’aventurer à explorer une plinthe électrique, et les résidences pour aînés et hôpitaux, qui bénéficient du fait que notre système de chauffage ne vient pas brasser l’air ambiant et véhiculer de la poussière et des germes qui pourraient s’avérer néfastes pour les occupants. Flextherm a déjà également équipé des bureaux, mais la grande part de marché est vraiment celle du résidentiel. Surface : Dans votre promotion, comment présentez-vous les écarts de consommation d’énergie entre système électrique traditionnel et plancher chauffant? S.L. : On mentionne que la différence de consommation est d’environ 25 %. Surface : Les entreprises commerciales et le milieu institutionnel qui se targuent d’être écoresponsables et de limiter leur empreinte énergétique ne devraient-ils pas se convertir? S.L. : En principe, oui, mais le facteur économique entre alors en ligne de compte. Équiper une salle de bain de 50 pieds carrés est bien différent en termes de coûts qu’un espace de bureaux de 5000 pieds carrés… Par contre, pour ce qui est du créneau commercial, Flextherm fournit plusieurs types d’application, notamment les câbles de protection contre le gel des tuyaux et ceux visant la fonte des glaces sur les toitures. Surface : Qu’en est-il de la concurrence, et comment Flextherm se démarque-t-elle à l’échelle nord-américaine? S.L. : Il s’agit d’un marché de plus en plus bondé. La marque FlexDeco est conçue spécialement pour les détaillants de revêtements de sol. Notre service à la clientèle est constitué de personnes formées à tous les produits connexes à l’installation et à la performance : mortiers, revêtements, etc. Ce qui est bien différent de ce qui est offert par la plupart des autres fournisseurs. De plus, notre force vient de la synergie créée par la proximité de notre usine, de nos représentants sur la route et de nos clients. La connaissance du terrain, pourrait-on dire. Surface : Doit-on s’attendre à d’autres produits innovants de la part de Flextherm, reconnue pour ses innovations depuis sa fondation? S.L. : Au cours des prochaines années, Flextherm entend lancer de nouveaux produits et même de nouvelles générations de produits. L’innovation et l’optimisation seront aussi observables en matière d’expérience client, du service à la clientèle à l’expédition en passant par la promotion. Tout ça continuera de distinguer avantageusement Flextherm.
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VOL. 39 NO 1 22 n om i nat i o n s Nous sommes heureux d’annoncer la nomination de Pierre Huard au poste de PDG du Groupe Stelpro. Il entrera en fonction le 30 janvier 2023. Pierre possède une grande expérience, qui sera mise à profit au sein du Groupe Stelpro. Il a occupé différents postes de direction dans des entreprises prestigieuses, dont Rolls-Royce, Pratt & Whitney et, plus récemment, Meubles Foliot. Tout au long de sa carrière, il a acquis d’excellents réflexes et d’innombrables compétences dans des champs aussi variés que la comptabilité, l’analyse financière et le financement, les fusions et acquisitions, la gestion de programmes et d’opérations, les technologies de l’information, la logistique, les achats, les ressources humaines et la gestion d’unités d’affaires. Gestionnaire au leadership constructif, il fait preuve d’équilibre entre le côté stratégique et le côté tactique. Le Groupe Stelpro renforce ainsi son équipe de direction et se positionne avantageusement pour le futur. Avec l’évolution et la croissance rapide des dernières années, notamment en raison des différentes acquisitions conclues et du développement continu du portefeuille de produits, de même qu’avec les changements engendrés par la transition énergétique et la maison intelligente, une nouvelle structure de direction permettra au Groupe Stelpro de saisir les occasions qui se présenteront. « Je suis très fier de tout ce que l’équipe Stelpro a accompli au cours des 41 dernières années. Plusieurs de nos grands objectifs ont été atteints, voire dépassés, et nous nous sommes taillé une place enviable dans le marché du chauffage électrique en Amérique du Nord, a déclaré Yves Chabot, président fondateur du Groupe Stelpro. Pierre nous a démontré qu’il a l’expérience et la vision requises pour prendre en main la direction du Groupe Stelpro. Et ce qui m’a séduit plus que tout chez lui, ce sont ses valeurs humaines qui cadrent avec les nôtres, ce qui assurera la continuité dans les relations avec notre équipe, nos clients et nos partenaires. » Yves travaille au sein du Groupe Stelpro depuis maintenant 25 ans, dont 17 ans à la barre de l’entreprise. Il confie le rôle de PDG à Pierre afin de pouvoir se concentrer sur la vision, la stratégie et la culture qui sont propres au Groupe Stelpro et, plus que tout, en assurer la pérennité pour les années à venir. Nous sommes heureux d’annoncer que Patrick Charest assurera dorénavant la responsabilité du marketing à titre de vice-président, Ventes et marketing du Groupe Stelpro. Nous avions prévu cette perspective à l’embauche de Patrick en mars dernier tout en considérant qu’une période d’intégration dédiée aux ventes favoriserait une transition vers ce défi additionnel. Fort de son expérience passée, Patrick possède tous les atouts pour poursuivre la direction de cette équipe en lui insufflant une impulsion nouvelle. Ce changement organisationnel intégrera l’ensemble des services qui sont directement au service de nos clients, soit les ventes, le service à la clientèle et le marketing. Cette intégration permettra d’optimiser les synergies dans la création de valeur pour nos clients ainsi que d’atteindre nos objectifs de croissance. Étienne Guay se concentrera dorénavant sur son rôle de vice-président, Innovation et développement de produits. Il a été un leader inspirant pour l’équipe marketing et a contribué à son développement au cours des cinq dernières années. Joignez-vous à moi pour leur souhaiter beaucoup de succès dans leurs nouvelles fonctions! NOM I NAT I ON D ’ UN P R É S I D E N T- D I R E C T E UR G É N É R A L CHANG EME N T OR G AN I SAT I ONN E L AU MARK E T I NG
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VOL. 39 NO 1 24 c h r o n i q u e ma p e i JONATHAN CLAVET TRAVAILLE DANS L’INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION DEPUIS PLUS DE 20 ANS. IL A OBTENU SON BACCALAURÉAT EN INGÉNIERIE (CONSTRUCTION) EN 2012 À L’ÉCOLE DE TECHNOLOGIE SUPÉRIEURE DE MONTRÉAL, AU QUÉBEC. IL EST LE DIRECTEUR DES SERVICES TECHNIQUES À MAPEI CANADA, À LAVAL, AU QUÉBEC. La saison 2020-21 a été remplie de revers pour l’équipe de hockey junior majeur des Olympiques de Gatineau – sauf en ce qui concerne la construction du nouvel aréna de hockey ultramoderne de l’équipe (comprenant quatre patinoires de hockey pleine grandeur). [Remarque : en Amérique du Nord, cette ligne de produits est principalement offerte au Canada et, au moment de la publication, de nombreux produits mentionnés dans cet article ne sont vendus qu’au Canada.] L’équipe de hockey junior majeur des Olympiques de Gatineau n’a disputé presque aucun match à domicile durant la saison 2020-21, en plus de subir un contretemps après l’autre. Heureusement, l’équipe a pu commencer la saison 2021-22 au Centre Slush Puppie, un aréna flambant neuf et ultramoderne comprenant aussi des installations d’entraînement – le tout sous un même toit. Le Centre Slush Puppie, d’une superficie de 20 439 m² (220 000 pi²), a une empreinte importante. Il est doté de quatre surfaces de glace pleine grandeur (dont trois pour l’usage communautaire, le patinage artistique et les ligues improvisées, ainsi qu’une quatrième étant un amphithéâtre muni de loges VIP et ayant une capacité de 4 000 places pour les Olympiques). Les entrepreneurs du projet, Beaudoin Canada et Construction JPL, ainsi que la Ville de Gatineau, connaissaient tous bien MAPEI grâce à des projets antérieurs réussis utilisant les produits des Systèmes de revêtements de sol à base de ciment et de résine et des Systèmes d’installation de carreaux et de pierres de MAPEI. « Nous avions la réponse à tous les besoins, déclare Justin Lafontaine, chef du développement des affaires de MAPEI pour l’Est du Canada. Ces dernières années, la Ville de Gatineau et MAPEI ont développé une relation de travail fantastique, basée sur un certain nombre de projets de construction et de restauration réussis, tels que la Maison de la culture et la Caserne no 3. Ainsi, pour le Centre Slush Puppie, la Ville nous a fait confiance dès le départ. » Lorsque le projet s’est achevé en septembre 2021, M. Lafontaine a souligné qu’il s’agissait, « de loin, de notre plus grand déploiement de systèmes de revêtements de sol industriels au Canada ». Le projet comprend la résine époxyde Mapefloor I 302 SL employée conjointement avec Primer SN et la chape à base de polyuréthane/ciment Mapefloor CPU/RT dans les aires d’entretien, totalisant une superficie de 465 m² (5 000 pi²). QUAT R E PAT I NO I R E S S OU S UN MÊME T O I T L’ex p é r i e n c e e t l e s p r o d u i t s MA P E I o n t a s s u r é l a c o n s t r u c t i o n s a n s h e u r t s d e l ’a r é n a d e h o c ke y
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