VOL. 39 NO 1 48 C HR ON I QU E S C H L U T E R HUGO SANCHEZ A APPRIS LE MÉTIER DE CARRELEUR DE SON PÈRE ET IL A TRAVAILLÉ COMME INSTALLATEUR PENDANT PLUS DE 25 ANS AVANT DE SE JOINDRE À SCHULTER- SYSTEMS EN 2015 COMME REPRÉSENTANT COMMERCIAL. AUJOURD’HUI, IL OCCUPE LE RÔLE D’ÉDUCATEUR, DONNANT DES FORMATIONS ET PARTAGEANT SES CONNAISSANCES ET SON EXPERTISE AVEC LES INSTALLATEURS ET AUTRES PROFESSIONNELS DU CARRELAGE PARTOUT AU QUÉBEC. L’installation de carrelage remonte à presque aussi loin que notre civilisation. À l’origine, l’artisan s’engageait sans motif financier, mais plutôt par conviction. Il s’impliquait dans la planification, la préparation et la réalisation de son œuvre. Ce dévouement envers l’artisanat et cet engagement sur le long terme a donné lieu à des résultats remarquables et toujours impeccables après des centaines d’années. Cependant, la standardisation imposée par la révolution industrielle a transformé peu à peu l’art vocationnel en métier dépersonnalisé. Aujourd’hui, les codes de construction, les normes de l’industrie et les spécifications des fabricants encadrent les produits et les méthodes d’installation pour établir un standard de qualité. De plus, la spécialisation des tâches contribue à la productivité du travailleur, et la normalisation des processus facilite la quantification et la comparaison de produits équivalents. Un tel système permet l’interchangeabilité des produits et du personnel tout en créant une course vers le bas, puisqu’à qualité égale, le plus bas soumissionnaire l’emporte. Cependant, l’automatisation technologique est encore loin de remplacer la main-d’œuvre dans l’industrie de la construction. Et c’est cette composante humaine qui rend le système vulnérable et imprévisible. Au bout du compte, la satisfaction de l’artisan et du client ne se mesure pas en tâches répétitives et en chiffres. Dans un contexte de standardisation et de monétarisation, l’artisan en est venu à se détacher de son œuvre. Et lorsque les calendriers, les budgets et les attentes deviennent irréalistes, cette désinvolture s’exerce aussi au détriment du client. À ce stade, le système encourage l’artisan à préférer des normes et codes minimaux aux sentiments de satisfaction et d’appartenance. Et quand l’obsession du prix fait loi, le client à la recherche d’aubaines finit souvent par obtenir un peu moins. L’AR T I SAN S OU S L E R È GN E I NDU S T R I E L Zara Issany, formatrice, conférencière et coach pour le Groupe Conseil DCA Exemple d’une installation de carrelage par plots, ou par points. Photo fournie par l’ACTTM.
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