Magazine Surface Vol. 38 No 4

VOL. 38 NO 4 50 VOL. 38 NO 4 51 C HR ON I QU E S I KA PIERRE HÉBERT OCCUPE LE POSTE DE DIRECTEUR DE MARCHÉ CHEZ SIKA. IL EST RECONNU POUR SON ENTHOUSIASME EN RAISON DE SON ENGAGEMENT DANS DE NOMBREUSES ASSOCIATIONS DONT L’INTERNATIONAL CONCRETE REPAIR INSTITUTE (ICRI), L’ASSOCIATION CANADIENNE DE TERRAZZO, TUILE ET MARBRE (ACTTM), LA SECTION DE MONTRÉAL DE DEVIS CONSTRUCTION CANADA (DCC) ET LA SECTION DU QUÉBEC ET DE L’EST DE L’ONTARIO DE L’AMERICAN CONCRETE INSTITUTE (ACI). IL TRAVAILLE AUSSI AU SEIN DE PLUSIEURS COMITÉS TECHNIQUES UN PEU PARTOUT EN AMÉRIQUE DU NORD. Je donnais une présentation en octobre lors d’un événement de la section locale de Devis Construction Canada sur les carreaux de grand format. Durant la période de questions, l’un des participants me demanda si le carrelage dégage des COV (composés organiques volatils). Je lui répondu que le carrelage ne dégage pas de COV. Ce qui m’amena à penser que d’expliquer davantage ce qu’est un COV serait souhaitable. Le présent article se veut un survol de notions générales. Faisons un petit retour dans le temps. Bien que les effets des COV sur la santé des occupants des bâtiments aient été reconnus depuis plus de 100 ans, la première caractérisation chimique des COV dans l’air ambiant (à Rotterdam) n’a été publiée que dans les années 1960. Dans les années 1970, l’Environmental Protection Agency (EPA) a mesuré les concentrations de polluants intérieurs et les a comparés aux expositions extérieures, concluant que l’exposition à l’air provenant des produits chimiques à l’intérieur était plus importante que l’exposition à l’extérieur. De faibles niveaux de composés organiques volatils (COV) sont omniprésents dans les l’air extérieur provenant de sources naturelles et artificielles et sont depuis longtemps associés à des effets sur la santé et à des nuisances olfactives. Les années 70 et 80 ont vu plusieurs initiatives être mises en place. Dans les années 90, les limites de concentration de COV pour lutter contre le dégazage ont d’abord été proposées pour les nouveaux bâtiments. En 1999, l’USGBC a émis le Système d’évaluation des bâtiments écologiques LEED pour les nouvelles constructions. Il s’agissait d’un programme volontaire dans lesquels les bâtiments étaient certifiés conformes LEED si les procédures spécifiées étaient suivies des critères de promotion de la durabilité et de la qualité environnementale. Ainsi l’acceptation par le propriétaire d’une nouvelle construction traditionnellement basée sur une inspection pour vérifier l’achèvement, l’intégrité structurelle, le fonctionnement des systèmes et l’esthétique inclus (heureusement depuis un certain temps déjà), les préoccupations quant aux COV. Dans ce contexte, les matériaux de construction sont scrutés pour les concentrations de COV et furent donc inclus comme critères pour classer les bâtiments comme « verts ». Ainsi, les constructions neuves sont de plus en plus testées avant occupation pour vérifier les COV en suspension dans l’air et s’assurer que les matériaux utilisés pour la construction sont « à faible émission ». Les « bâtiments verts » conformes aux critères de qualité de l’air sont souvent censés fournir un environnement qui préserve la santé et le confort des occupants. Premier point à éclaircir avec vous. COV et odeur ne vont pas nécessairement ensemble. Ainsi ce n’est pas parce qu’une odeur est perceptible qu’elle doit être nécessairement associée à un COV (pensez à l’odeur de la banane, par exemple). ALORS QUE DOIT-ON CONSIDÉRER COMME ÉTANT UN COV? Il n’existe pas une seule définition, mais généralement ce sont À P RO P O S D E S C OMP O S É S OR G AN I QU E S V O L AT I L S des solvants, des additifs ou encore des plastifiants ajoutés à un produit. Y A-T-IL UNE DIFFÉRENCE ENTRE CONTENU COV ET ÉMISSION COV? Absolument! Il y a des limitations quant au contenu (dans les produits à l’état liquide) afin de prévenir la formation d’ozone et de smog dans les villes. Pensons aux colles, enduits ou mastics. Il y a aussi des limitations par rapport à l’émission de COV (autant dans les produits secs que les produits à l’état liquide). Ces limitations contribuent à un environnement plus sain grâce à une meilleure qualité de l’air intérieur, et tout d’abord aux personnes présentes lors de la construction (et principalement les utilisateurs de tels produits). COMMENT EST-CE QUE LES COV SONT TESTÉS QUANT AU CONTENU? Sont déduits des limites édictées (et spécifiques par rapport au type de produit) en grammes/litre de COV dans le produit prêt à l’emploi : l’eau et les « composés exempté s» qui ne contribuent pas au smog urbain. COMMENT EST-CE QUE LES COV SONT TESTÉS QUANT AUX ÉMISSIONS? Un échantillon est préparé à partir d’un produit représentatif à évaluer. L’échantillon est placé dans une chambre d’essai ventilée (en acier inoxydable ou en verre) avec un rapport surface/ volume similaire aux conditions ambiantes standard. L’air est aspiré à la sortie de la chambre et au travers des tubes d’échantillonnage à des temps établis (la durée d’échantillonnage est de 1 à 2 heures). Les composés retenus dans les tubes sont ensuite déterminés. COMMENT CES RÉSULTATS SONT-ILS UTILISÉS? Ces informations importantes se retrouvent sur les fiches techniques et signalétiques des fabricants et sont soumises aux fins d’approbation avant l’installation de certains produits qui doivent respecter les normes en vigueur, à savoir : • le règlement no 1113 du South Coast Air Quality Management District (SCAQMD) pour réglementer les émissions de COV provenant de l’application d’enduits architecturaux et d’entretien industriel; • le règlement no 1168 du SCAQMD pour réglementer les émissions de COV provenant des applications d’adhésifs et de produits d’étanchéité;

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