VOL. 38 NO 4 30 VOL. 38 NO 4 31 DÉTENTEUR D’UN MBA POUR CADRES DE L’UNIVERSITÉ CONCORDIA, ALAIN FORTIER A ÉGALEMENT FAIT DES ÉTUDES DE DEUXIÈME CYCLE EN AFFAIRES ÉLECTRONIQUES ET MARKETING SUR LES NOUVEAUX MÉDIAS À L’UNIVERSITÉ LAVAL ET EN ADMINISTRATION DES AFFAIRES DE FSA DE L’UNIVERSITÉ LAVAL. DEPUIS PRÈS DE 25 ANS, IL TRAVAILLE EN STRATÉGIE D’ENTREPRISE ET PERFORMANCE ORGANISATIONNELLE, ENTRE AUTRES DANS LE COMMERCE DE DÉTAIL ET LE SECTEUR PUBLIC. ALAIN EST PRÉSENTEMENT CHARGÉ D’ENSEIGNEMENT À TEMPS PLEIN AU DÉPARTEMENT DE SYSTÈMES D’INFORMATION ORGASITIONNELS DE L’UNIVERSITÉ LAVAL. Luc Sirois, directeur du Conseil de l’innovation du Québec, souhaite mieux comprendre pourquoi les organisations québécoises innovent moins1. Elles innovent moins que nos voisins étasuniens et ontariens. Mandaté par le ministère de l’Économie et de l’Innovation, Luc Sirois s’affaire à renverser cette malheureuse situation. Ce retard en innovation se cumule au piétinement ou à la lenteur à réaliser la transformation numérique de leurs organisations. Lors d’un sondage, Talsom, firme-conseil spécialisée en transformation numérique, brosse un portrait qui soulève son lot de questionnement2. En 2022, 46 % des entreprises sondées avaient un plan pour leurs investissements et 60 % pour la transformation. Par rapport à 2021, les deux résultats reflétaient une chute de 27 % du plan pour les investissements et 8 % pour la transformation. La pandémie a malmené plusieurs organisations, mais la nouvelle réalité impose un rythme et une dynamique qui demandent une attention pour demeurer pertinent. L’innovation est un contributeur important du produit intérieur brut. Elle apporte une santé économique essentielle pour des services publics performants. QU’EST-CE QU’UNE INNOVATION? Selon Productivité Innovation, une initiative d’Investissement Québec, l’innovation se catégorise sous la forme de produit, de manière de faire, des procédés organisationnels et dans la commercialisation3. Ces différentes formes d’innovation peuvent ouvrir de nouveaux marchés ou de nouvelles perspectives. De plus, elles peuvent aussi avoir une forme de mobilisation, d’attraction et de rétention auprès des talents. Dans un contexte de pénurie de main d’œuvre, la composante humaine peut s’imposer comme un avantage compétitif dans un marché de l’emploi difficile. L’innovation peut rendre aussi l’organisation plus productive et éviter de mettre fin à ses activités. Les nouveaux produits offrent l’opportunité de mieux définir sa proposition de valeur et de mieux répondre aux attentes et aux besoins des clients. Les procédés et les manières de faire ouvrent de nouveaux horizons pour demeurer plus productif et compétitif dans un marché où l’inflation s’invite dans les décisions de plusieurs foyers. Les approches innovantes en commercialisation fournissent un intrant intéressant pour mieux rejoindre les clientèles cibles. L’innovation exige des ressources et des talents pour s’implanter et rester vivante dans une organisation. Elle expose et exige un rebrassage ou une remise en question des formules gagnantes classiques. QUEL EST VOTRE APPÉTIT POUR LES RISQUES? Le directeur du Conseil de l’innovation du Québec émet l’hypothèsue que la crainte de l’échec limite l’appétit pour les risques que représentent l’innovation. L’échec est une partie intrinsèque des changements apportés par une dynamique de l’innovation. Les apprentissages peuvent varier pour comprendre les raisons qui poussent une organisation à mettre en veille une innovation. L’innovation se trouve dans un espace partagé par trois éléments cruciaux, soit la viabilité, la désirabilité et la faisabilité. À un moment, les trois éléments peuvent ne pas s’y trouver. P O UR Q U O I L’ I NNOVA T E UR E N CH E F S ’ I NQ U I È T E P O UR VO U S ? Cependant, cette innovation fera partie du patrimoine d’une organisation. Elle peut se convertir en opportunité pertinente dans le futur. La gestion de l’innovation ne se limite pas à une fuite vers l’avant, mais plutôt un apprentissage continu pour l’organisation. L’innovation coûte cher et exige une forme d’engagement. La suspension des activités d’innovation ressurgit souvent comme un dommage irréparable dans la poursuite des activités d’une organisation. OÙ SE TROUVE L’INNOVATION? L’innovation exige de s’attarder aux méthodes de gestion en place4. En commençant par les gestionnaires qui doivent inscrire des moments d’innovation à l’horaire. L’innovation n’est pas une activité lorsqu’on a du temps, mais une réelle contribution à l’organisation. L’ensemble du personnel doit se positionner comme un contributeur à l’émergence et à l’animation d’une culture d’innovation. Les divers métiers et perspectives sur l’organisation est un intrant pour pousser l’organisation à changer un peu ou à se transformer. L’innovation émerge des personnes qui travaillent à l’intérieur de l’organisation et dans son écosystème. Elle propose un meilleur maillage avec ses clients, ses talents et ses partenaires d’affaires. COMMENT METTRE EN ACTION LE MUSCLE DE L’INNOVATION? Pour favoriser l’innovation, plusieurs formations et organismes soutiennent les organisations au Québec. La participation à des cercles d’innovation entraîne souvent des activités pour stimuler ou émuler des approches propices à l’innovation. Au Québec, des zones d’innovation prennent forme dans plusieurs régions. Dans plusieurs communautés, les acteurs comme les universités, les instituons gouvernementales et les entrepreneurs unissent leurs forces pour alimenter le feu de l’innovation. La création d’un terreau fertile pour l’innovation est soutenue par des alignements facilitant par les divers paliers gouvernementaux. L’innovation est présente dans plusieurs publications comme le journal Les Affaires et les émissions d’actualité économique. Elle exige un combat contre le confort de l’inertie ou la crainte d’entreprendre une nouvelle initiative. COMMENT CRÉER DU TEMPS POUR INNOVER? Les opérations représentent une large partie des activités d’une organisation pour maintenir sa santé financière et sa pertinence. Une autre partie repose sur sa capacité de croître ou de conquérir de nouvelles opportunités. La dernière partie permet à l’organisation de se transformer et d’innover. Peu d’organisations évoluent en étouffant ou en se privant d’une de ces parties pour une période prolongée. L’innovation offre une opportunité de maintenir et d’améliorer son agilité dans un environnement volatil, incertain, complexe et ambigu comme aujourd’hui. L’innovation est difficile. Elle peut être salutaire pour votre organisation. C OMME R C E D E D É TA I L RÉFÉRENCES 1- L’innovateur en chef veut savoir pourquoi les entreprises québécoises innovent moins. 2- En 2022, que peut-on dire de la transformation numérique au sein de nos entreprises? 3- Productivité Innovation. 4- Laisser ses salariés « prendre du temps » pour favoriser l’innovation dans les organisations. Sur la page suivante, vous avez accès directement à ces références en balayant le code QR avec votre téléphone intelligent.
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