Magazine Surface Vol. 38 No 3

VOL. 38 NO 3 12 VOL. 38 NO 3 13 PLEIN POTENTIEL ET INNOVATION On le sait, la pénurie de maind’œuvre est le premier frein au plein potentiel des entreprises manufacturières. Mais sait-on exactement le nombre ou le pourcentage d’employés manquants? Et, dans certains cas, à quel point l’innovation, soit la production du futur à court terme, est-elle touchée? Quelques témoignages à ce sujet viennent mettre le tout en perspective. « Depuis 2018, Beaulieu Canada a vu 15 personnes partir à la retraite chaque année. Je pourrais embaucher 40 personnes en production demain matin, et une autre quinzaine en soutien administratif », lance Serge Marceau. Son de cloche similaire du côté de Preverco : « Nous sommes actuellement environ 270 employés, alors qu’on tourne habituellement autour de 300, et que par rapport avec la demande des derniers mois, on pourrait hausser ce nombre à 310 employés facilement », souligne Michel Gariépy. « La pénurie est un frein sérieux au plein potentiel et force à analyser chaque étape dans un processus d’innovation Par exemple, il y a quelques années, on utilisait du contreplaqué russe en tant que base pour certains produits d’ingénierie. Avant de passer au substrat de pin rouge, nous avons tout évalué et découvert que cela exigeait plus de main-d’œuvre. Ce fut un bon choix, les produits sont maintenant 100 % canadiens. Par contre, lorsqu’il est question de répliquer des couleurs, nous acceptons seulement les très grandes quantités, car ça demande trop de main-d’œuvre. » Du côté de Formica, reconnue pour ses innovations, près de vint employés supplémentaires permettraient l’atteinte du plein potentiel, confirme Isabelle Marier. « Pour ce qui est de l’innovation, Sika peut compter sur ses propres services de R&D ici et à l’international, et on ne connaît pas de problématique à cet égard. L’innovation fait partie de nos stratégies d’attraction, en fait. Les candidats sont attirés par nos projets LEED, de même que par nos interactions avec les fournisseurs choisis », indique M. Ghanem. « En 2022, ce que toute entreprise doit vraiment comprendre tient dans le fait que les ressources humaines sont maintenant, plus que jamais, le véritable fondement d’une organisation. Si, par le passé, les compagnies pouvaient se permettre d’effectuer des mises à pied en basse saison, c’est aujourd’hui la dernière chose à envisager. Il faut couper ailleurs et maintenir les gens à leur poste. C’est devenu une denrée trop rare », conseille Serge Marceau, de Beaulieu Canada. EN MODE SOLUTIONS De ce qui précède, un impératif commercial se dégage clairement : assurer la continuité. Dans un climat de pénurie de main-d’œuvre chronique, de pandémie et d’autres obstacles à la planification, deux solutions apparaissent comme susceptibles de régler la majeure partie des problèmes : l’automatisation des procédés en usine et le recours aux travailleurs étrangers. Mais, ceux-ci ne viennent pas non plus sans problèmes… DO S S I E R Mais, selon plusieurs, les protestations se feraient de moins en moins vives, car les revendications des Y et Z profiteraient également aux autres générations et que les gens près de la retraite sont partis. Plusieurs, âgés de 55 ans et plus, ont effectivement profité de la pandémie pour quitter le marché de la main-d’œuvre en usine ou sont en voie de le faire… Et la réalité démographique étant ce qu’elle est, le Québec ne compte pas assez de jeunes travailleurs pour les remplacer.

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