Magazine Surface Vol. 38 No 2

VOL. 38 NO 2 12 VOL. 38 NO 2 13 M. Daneau à ce sujet : « Tout s’est bien déroulé, et je suis heureux de pouvoir compter sur deux autres associés pour mener l’entreprise à bon port. L’arrivée de la pandémie nous a permis de saisir la qualité de notre dynamique. Je ne voudrais pas revivre cela en étant seul aux commandes avec 22 employés ou être obligé de vendre à une grande surface. » Troisième génération toujours du côté de chez Déco Bombardier, située à Saint-Jean-sur-Richelieu. Un peu d’histoire. Fondée en 1968 par Jean-Guy Bombardier, la compagnie fait sa marque dans la peinture. Rachetée en 1986 par Mario Dépelteau et Jean-Luc Grégoire, elle diversifie son offre en s’associant à la bannière Déco Surfaces. Une seule condition est posée : conserver Hélène, la seule employée, qui restera en poste jusqu’à ce qu’elle prenne sa retraite en 2017. Maude Grégoire, fille de Jean-Luc et associée, rappelle les grandes lignes de la reprise entrepreneuriale : « Le processus a été lancé en 2007, soit lorsque Mario a décidé de se retirer de ses fonctions de gestion de l’entreprise, tout en demeurant employé. Puis, cinq ans plus tard, soit en 2012, Kevin Dépelteau, fils de Mario et poseur de métier, et Jonathan Bizier, carreleur et chef de Ceralex, une équipe de cinq carreleurs au service des constructeurs que Déco Bombardier fournissait en produits, s’associent à Jean-Luc Grégoire en rachetant la part de Mario ». Elle poursuit : « J’ai alors 19 ans et je travaille au sein de l’entreprise depuis l’âge de 16 ans. Mon père ne voulait pas nous imposer la relève. Lorsque je suis arrivée à titre d’associée, cela a eu pour effet de diviser les opérations en fonction de l’expertise de chacun. Ainsi, Kevin a repris le secteur Commercial qu’il avait développé avec son père Mario, Jonathan s’est chargé du volet Multilogement dans lequel il avait une grande expérience, mais il n’y avait personne pour s’occuper des marchés résidentiel et de la rénovation. À cette époque, j’étudiais en Communications à l’université, plus précisément en Stratégie de production, et je ne travaillais au magasin que la fin de semaine. Kevin et Jonathan m’ont alors pressentie. Je leur ai spécifié que je désirais être associée, pas seulement employée. » En 2017, c’était chose faite. Pendant trois ans, Mario Dépelteau demeurera actif au sein du commerce, notamment en prenant en charge la cotation de plans pour le secteur Commercial. « Une formule gagnante », selon Mme Grégoire. « Si être associés est souvent comparé à un mariage, il faut comprendre que dans notre cas, il s’agit d’un mariage à trois. Donc, le défi est de bien gérer chacun son service… sans travailler en silo. À ce titre, la pandémie nous a permis d’établir des méthodes de communication beaucoup plus solides et organisées. L’objectif : toujours travailler mieux ensemble. Certains employés ont aussi été nommés pour assurer le lien entre les trois services afin de s’assurer que l’information circule. » Une dynamique qui s’avérera judicieuse quand le premier confinement frappe l’industrie des détaillants… sauf les grandes surfaces. « On ne savait rien lors du premier confinement. Rien sinon que les quincailleries étaient ouvertes et que nous perdions des commandes, se souvient Mme Grégoire. « Peut-être parce que nous étions plus jeunes et que nous étions moins craintifs, nous avons décidé de mettre les heures pour nous adapter à la situation. Nous avons discuté avec Mario et Jean-Luc, tout en décidant de suivre notre idée, qui apparaît maintenant comme la meilleure possible. Ce fut un excellent test. » « Facile d’être entrepreneurs, vous l’avez eu de vos pères. » Cette phrase, le trio d’associés l’a souvent entendue, sinon pour choquer, peut-être dans le but de minimiser les défis auxquels une troisième génération peut faire face. Maude Grégoire met ces idées reçues en perspective : « Prendre la relève, c’est une chose. Mais combien de tentatives ne fonctionnent pas? Perpétuer la compagnie et l’amener ailleurs demeurent des défis. » DO S S I E R Kevin Dépelteau, Maude Grégoire et Jonathan Bizier, copropriétaires de Déco Bombardier.

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